Liban/Explosion: Plusieurs partis vont boycotter une séance parlementaire
Plus d'un an après l'explosion portuaire du 4 août 2020 qui a tué plus de 200 personnes, blessé des milliers d'autres et ravagé des pans entiers de la capitale, aucun haut représentant libanais n'a été tenu pour responsable, alimentant la colère d'une grande partie de la population.
Avec l'appel au boycott des groupes parlementaires chrétiens et druzes, il est difficile de déterminer si le quorum sera atteint lors de la séance convoquée jeudi par le président du Parlement, le chiite Nabih Berri.
Le seul élément à l'ordre du jour de cette séance est une pétition transmise par un groupe de députés demandant à ce que tout haut représentant, dont le Premier ministre intérimaire, soit entendu par une commission spéciale chargée traditionnellement des affaires qui concernent les anciens présidents et ministres.
Pour le parti chrétien des Forces libanaises, il s'agit là d'une tentative d'obstruction à l'enquête judiciaire sur l'explosion dans le port de Beyrouth. Les députés soutenant le chef de file druze Walid Joumblatt estiment que la mesure empêcherait d'établir la "vérité" sur l'incident.
Si elle venait à être approuvée, la pétition entraînerait dans un premier temps une enquête parlementaire, selon Nizar Saghieh, à la tête d'une organisation de recherche, The Legal Agenda.
Le processus pourrait mener à un procès organisé par la commission spéciale si deux tiers des députés y sont favorables, a-t-il dit, ajoutant que l'enquête pourrait se prolonger indéfiniment.
Le but de la pétition, a-t-il estimé, est de "créer une enquête parlementaire parallèle et donc de semer la confusion dans l'enquête judiciaire".