La stratégie du ‘’pétrole stocké’’…le moyen de l’Iran pour contourner les sanctions américaines
Sheymaa Hifzi
La Corée du Sud a rejoint les pays ayant arrêté
l’importation du pétrole iranien en réponse à la demande des États-Unis dans le
cadre des sanctions qu’ils ont imposées à l’Iran.
Alors que le nombre des pays boycottant le pétrole
iranien ne cesse d’augmenter depuis le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire,
l’Iran prétend que son économie y résistera encore grâce aux mesures
palliatives qu’il met en place.
Après la mise en pratique de la première
partie des sanctions en août dernier, les pays importateurs du pétrole iranien réajustent
leurs situations avant l’entrée en vigueur de la seconde partie des sanctions
qui concerne l’énergie, en novembre prochain. Ce qui place l’Iran face aux défis
économiques majeurs et des protestations internes multiples en plus de la déplétion
des finances publiques.
Alors que les pays comme la Malaisie et le Japon
suspendent clairement leurs importations de pétrole iranien, d’autres comme l’Inde, se contentent de les diminuer
alors que la Chine et la Turquie affirment continuer leurs transactions avec l’Iran.
La Turquie dans le cadre de l’approvisionnement à long terme en vigueur
jusqu’en 2026, et la Chine en stipulant que ses relations avec Téhéran sont
transparentes et légales et n’a pas d’ordre à recevoir d’une quelconque
puissance. L’achat du pétrole iranien par Pékin a triplé en une décennie
passant de 250 mille barils à 767 milles barils par jour.
Les sanctions américaines et la baisse de ses réserves
ont provoqué la plus hausse augmentation du prix du baril depuis 4 ans, et d’après
les experts le prix du baril pourra dépasser la barre de cent dollars au début
de l’année 2019.
Le Vice-président iranien affirme que l’Iran a
pu trouver de nouveaux partenaires pour acheter son pétrole à moindre prix et
qu’il stockera son pétrole dans des
citernes géantes dans le golfe arabique.
C’est une stratégie pour contourner les
sanctions et vendre le pétrole en catimini.
Toutefois, les observateurs estiment que ces mesures ne sont pas
suffisantes pour se débarrasser de l’impact des sanctions américaines.
Apres l’annulation du système de pistage par
l’Opec, la destination de plus de 200 milles barils iraniens ne sera plus
connue.
Quoi que l’Iran fasse, son économie souffrira certainement
des sanctions américaines quand on sait que ses exportations vers l’Europe ont d’ores
et déjà baissé de 45%.
Selon le FMI, en 2016 le PIB iranien avait
augmenté de 12% garce à la levée des sanctions, mais avec leur retour, le développement
économique est de 3.5% seulement.