Irak: sept ans après le génocide, le calvaire sans fin des femmes yazidies
Le camp de Sharya, dans la région kurde d’Irak, est un refuge pour des milliers de yazidis qui ont fui la guerre. Un panneau affiché à l’entrée du site résume à lui seul la tragédie qui a frappé les femmes de cette communauté: «Nombre d’individus: 13.599. Veuves: 268. Survivantes: 52.»
Agenouillée dans la pénombre de son abri de fortune, Layla (un pseudonyme) étale devant elle des dizaines de documents qui attestent des traumatismes subis. «Regardez», dit-elle en agrippant une farde de laquelle elle extirpe une évaluation psychologique. «Cas connu de stress post-traumatique avec trouble dépressif majeur», indique le rapport. «Nous ne recevons pas assez de soutien», se désole cette mère de 34 ans, enlevée par le groupe État islamique (EI) en août 2014. «Beaucoup de jeunes femmes souffrent de problèmes mentaux et certaines se suicident.»