L'Iran lance une application de rencontre « islamique » pour stimuler sa natalité
Certifiée « islamique » par les autorités, Hamdam fait partie de l'arsenal développé par le régime pour stimuler une démographie en perte de vitesse. Les applis de dating étrangères restent interdites dans le pays.
Qui a dit que les mollahs n'aimaient pas le progrès ? Selon Bloomberg, les
autorités iraniennes, connues pour leur conservatisme, ont dévoilé ce mardi une
application de rencontre « islamique ». Baptisée « Hamdam »
- « compagnon » en farsi - l'application est la première plateforme
de « dating » iranienne officiellement autorisée dans le pays.
L'application a été développée au sein de l'Institut Tebyan pour la Culture et l'Information, un organe étatique iranien, qui répond directement au guide suprême de la révolution, Ali Khamenei. L'application est destinée « à ceux qui cherchent un époux », a précisé Komeil Khojasteh, le directeur l'institut Tebyan.
« Les autorités ont ouvert les yeux sur les nouvelles tendances et ont compris qu'ils avaient besoin d'une application de rencontre faite maison, qui respecte les règles de l'Islam », explique Mehdi, un doctorant en économie de 33 ans habitant Téhéran, cité par Bloomberg. De fait, des applications très populaires en occident, comme Tinder, restent interdites en Iran.
Doper les mariages et la natalité
L'application « Hamdam » est la dernière née d'une série de mesures prises par les autorités pour stimuler la croissance de la population. Au mois de mars, le parlement iranien avait voté des budgets pour inciter les Iraniens au mariage. Un système de prêt destiné aux jeunes mariés ainsi qu'aux primo-accédants à la propriété avait notamment été mis en place. Le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, avait promis de poursuivre ces politiques natalistes.
A travers la facilitation des rencontres, les autorités entendent donner un coup de pouce à la démographie du pays. En Iran, le taux de natalité ne cesse de décroître depuis plusieurs années. En 2020, ce taux est même descendu à un niveau historiquement bas. Par ailleurs, le nombre de nouveaux mariages diminue à hauteur de 7,67 % par an depuis 2015, selon les statistiques officielles. Le nombre de divorces, quant à lui, progresse régulièrement.
Le
guide suprême iranien, Ali Khamenei, s'était lui-même saisi de la question, en
affirmant devant le parlement à l'été 2020 qu'il fallait « donner beaucoup
d'importance à la question de la natalité et redouter le vieillissement de la
population ». Les autorités iraniennes ambitionnent
d'atteindre en moyenne 2,5 enfants par femme, contre environ 2,1 actuellement.