Face aux pressions américaines, l’Iran va-t-il abandonner les Houthis
Islam Mohamed
A l’approche de la
date buttoir du 4 novembre (fixée par le président américain Donald Trump pour
reconduire les sanctions contre Téhéran), la crise économique s'aggrave en
Iran, provoquant une nouvelle vague de colère populaire.
La Maison Blanche
parie que les sanctions amèneront les politiques iraniens à la table des
négociations, comme l'a dit le président américain. Washington espère alors
renégocier certaines questions controversées, notamment les ingérences
iraniennes dans les affaires internes des pays arabes, et la question des armes
subversives de l’Iran que le secrétaire d’Etat, Mike Pompéo, avait suggéré aux
mollahs d'abandonner, en juin dernier, pour éviter l'application des sanctions.
Une demande qui avait été rejetée par Téhéran, d’où le premier train de
sanctions imposé par Washington au mois d’août.
Le régime des
mollahs a tenté de faire certaines concessions timides sur les dossiers
régionaux, notamment le dossier yéménite. Tout en rejetant les exigences de
Washington au sujet des missiles balistiques, le vice-ministre iranien des
Affaires étrangères, Abbas Araghji, s’est dit prêt à négocier uniquement le
dossier yéménite. Mais cette manœuvre iranienne a suscité le mépris des
États-Unis. « En dépit des
récentes défaites houthies au Yémen, l’Iran va probablement continuer à
utiliser la carte houthie dans les négociations », affirme le Dr. Khalid
Yaymout, professeur de sciences politiques à l'Université Mohamed V au Maroc,
et membre du conseil d'experts du Forum arabe pour l'analyse des politiques
iraniennes. Selon lui, les Houthis constituent pour l’Iran une base pour
renforcer son influence et se repositionner avec au Yémen.
Et de conclure
dans des déclarations à Al-Marje’ : « Il est peu probable que les iraniens abandonnent la carte Houthie,
d'autant plus que le groupe a réalisé des progrès importants au Yémen ce qui
est dans l’intérêt de l'Iran aux niveaux régional et international ».