Publié par CEMO Centre - Paris
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Les facteurs d’influence du renseignement marocain contre le terrorisme

mardi 16/octobre/2018 - 03:37
La Reference
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Par Ali Bakr:

Expert des mouvements extrémistes

 

Les services de renseignement ont, ces dernières années, joué un rôle important et déterminant dans la lutte contre les organisations terroristes sous leurs diverses formes. Ils ont usé de leur capacité à attaquer pour prévenir ou faire avorter des activités terroristes de ces organisations. Et ce, en collectant des informations précises et nettes sur les éléments et sources de financement de ces entités malveillantes. Sans oublier leur capacité à cartographier les lieux de campement de ces dernières ainsi que leur réseau de relations internes et externes. Les services de renseignement ont également montré leur savoir-faire dans la prévision des trajectoires et des objectifs futurs des organisations extrémistes. Les événements du 11 septembre 2001 ont bien entendu contribué à l’accroissement du rôle des services de renseignement face au terrorisme, en particulier après la transformation de celui-ci en entités transfrontières nécessitant une coopération régionale et internationale pour y faire face, notamment en ce qui concerne l'échange d'informations et de données sur les membres d'organisations terroristes, lesquels changent constamment de pays en se servant de fausses identités et/ou de faux papiers qui leur sont souvent, malheureusement, accordés par certains pays soutenant le terrorisme.

Les services de renseignement marocains figurent parmi les meilleurs appareils de renseignement de la région en raison de leurs capacités à faire face aux organisations terroristes et aux cellules dormantes associées, en adoptant des mécanismes d’adaptation intégrés et non conventionnels. Car, après les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, l’intelligence du Royaume chérifien a adopté une politique de sécurité stricte visant à démanteler les cellules extrémistes avant que celles-ci n’opèrent des attaques terroristes. Rabat a également créé le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), spécialisé dans les questions de terrorisme, de trafic de drogues et d’armement. (1)

Cette supériorité remarquable du renseignement marocain en a fait l'un des meilleurs au monde. Dans son rapport de juillet 2015, le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies a qualifié l’intelligence du Royaume chérifien de « plus grande force en Afrique du Nord et au Moyen-Orient en raison de ses remarquables efforts déployés dans la lutte contre le terrorisme et les crimes organisés. » Cette classification onusienne est fondée sur les actions posées par ses services, en surveillant les mouvements de groupes extrémistes sous diverses formes, non seulement sur le territoire marocain, mais également à l’extérieur de celui-ci, ce qui leur a permis de prévenir les dangers terroristes et criminels qui menacent la sécurité nationale de ce Royaume nord-africain (2).

Les grandes capacités du renseignement marocain lui ont permis de démanteler de nombreuses cellules dormantes, contribuant ainsi à la prévention de plusieurs attaques terroristes visant des intérêts vitaux dans le pays, ainsi qu’à l’arrestation de dizaines de (personnes suspectes) rapatriées de Syrie, d’Iraq et de Libye grâce à un système de sécurité avancé, lequel est renforcé par moult mesures et législations proactives permettant de surveiller les extrémistes et arrêter les (éléments suspects) qui sont rapatriés des zones de conflit dites « chaudes » de la planète. Ce qui indique que ces services disposent d'un système de sécurité qui dispose de nombreuses informations adéquates sur tous les terroristes potentiels ou présumés.

Grâce aux capacités de ses services de renseignement, le Maroc a pu surmonter la situation politique et les conditions de sécurité complexes au Maghreb et au Sahel en raison des menaces terroristes. Rabat a démontré sa capacité à relever efficacement les défis en matière de sécurité, croient savoir des observateurs: le pays est géographiquement entouré de sites terroristes diversifiés et interconnectés dans la région Sahélo-Saharienne, caractérisée par l’absence de concentration dans un secteur spécifique. Ces zones de tension terroristes transfrontalières impliquant le Sud de l'Algérie, la Tunisie, le Nord du Mali, le Tchad et le Niger, compte tenu de la porosité des frontières et la faiblesse et l’incapacité de certaines armées de cette région à bien protéger les vastes frontières de leurs pays respectifs.

La distinction et la réussite palpable de l’intelligence marocaine dans la lutte contre le terrorisme et le maintien de la sécurité du pays face aux multiples dangers, alors que le terrorisme est dans une perpétuelle évolution et diversification de ses moyens d’attaque, imposent une importante problématique à savoir : quels sont les facteurs d’influence du renseignement marocain pour faire face aux  éléments et organisations terroristes qui sont devenus un mal chronique pour de nombreux pays ? Et ce, compte tenu des capacités de ceux-ci à mener des attaques sanglantes contre les Etats et les citoyens. Des témoignages seront étalés en guise de réponse dans les lignes qui suivent.

I.                  LES EFFORTS DISTINCTIFS

Les efforts de son renseignement, axés à la fois sur la sécurité et les aspects politiques, ont permis au Maroc de réduire les risques sécuritaires émanant des pays voisins, surtout que de nombreuses organisations terroristes - dépendant d’Al-Qaida ou de Daesh se sont déclarées être un danger pour le Royaume. En effet, Abou Walid Al-Sahraoui a, en mai 2016 à travers un enregistrement audio, lancé un appel aux adeptes de Daech à prendre pour cible non seulement la mission des Nations unies pour l'Organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), mais aussi des complexes touristiques, des centres de sécurité et des sociétés étrangères au Maroc. Cela représente une sorte de transformation de la stratégie daechienne envers le Maroc (3).

Cependant, l'organisation n'a pas réussi à s’infiltrer au Maroc, où elle a du mal à établir des filiales comme c’est le cas en Libye, au Yémen et au Nigeria. Elle n’a non plus pu mener des opérations terroristes à l'intérieur du pays, en raison de la vigueur et l’éveil des services de sécurité du Royaume. Il est à noter que même les groupes daechiens (Jound Al Khilafa, à titre d’exemple) qui opèrent non loin des frontières chérifiennes n’ont pas été en mesure d'accéder au Maroc, si ce n’est une minime espérance misant sur des cellules dormantes.

L’intelligence marocaine a pu démanteler un certain nombre de ces cellules dormantes, comme celle qui a été récemment annoncée par les autorités chérifiennes le 6 septembre 2018, qui était active dans les villes de Tétouan et Agadir, où le Bureau central d'Investigations judiciaires (BCIJ) dépendant de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire national (DGST) a réussi à démanteler une cellule terroriste composée de trois personnes dont la moyenne d’âge était de 25 à 26 ans. Le même mois, 12 autres suspects appartenant à un « réseau terroriste » opérant dans les villes de Tanger et Casablanca ont été mis hors d'état de nuire, selon une déclaration conjointe de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et de la DGST (renseignements internes) (4).

Le Maroc a récemment assisté au démantèlement d’une multitude de ce type de cellules, notamment celle dont l’anéantissement a été déclaré le 16 septembre 2016. Constituée de huit jeunes sympathisants de Daech, celle-ci avait pris pour zone d’activités les villes de Fès et Tanger, au nord du Royaume. Bien avant cette date, les autorités avaient annoncé le 03 octobre 2016 la mise hors d’état de nuire d’une autre cellule. Non seulement ces cellules sont actives chez les hommes, mais aussi chez les femmes. C’est d’ailleurs ce qui fait jaillir les efforts fournis par les services de renseignement du Royaume pour les atteindre, notamment celle constituée de dix Marocaines qui se préparaient à commettre des attentats-suicide dans certaines villes du pays. Certaines parmi elles ont fait allégeance à l'organisation avec laquelle elles ont un rapport étroit depuis la Syrie et l’Irak dans le but de recruter des membres pour les envoyer dans les zones de conflit.

Les efforts distingués déployés par l’intelligence chérifienne pour anéantir les cellules dormantes de Daech sont le fruit de l’expérience accumulée pendant les dernières décennies dans le démantèlement des organisations terroristes, à l’instar du Groupe de combat islamique marocain (GCIM) connu depuis les attentats qui visaient la ville de Casablanca (5), perpétrés le 16 mai 2003. Il importe de noter que cette organisation n'existe plus sur le territoire marocain pour y mener des activités hors-la-loi. La DGST a également été en mesure d'empêcher toute présence organisationnelle de Daech et d'Al-Qaïda sur le sol chérifien, bien qu’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) soit très actif dans la région Sahélo-Saharienne frontalière avec le Maroc, celui-là n’a pas été en mesure de mener ses activités à l'intérieur du Royaume. Ses activités étant seulement concentrées sur la formation de nouvelles recrues – dont la plupart sont connues des autorités marocaines –  qui sont envoyées en Irak et en Syrie.

Les efforts considérables déployés par les services de renseignement marocains, en ce qui concerne particulièrement le démantèlement des cellules dormantes, ont permis de stabiliser la situation interne au Maroc. Vingt-et-une cellules en 2015, dix-neuf en 2016 et 18 en 2017 et quelques autres cellules en 2018 (6) ont été détectées et mises hors d’état de nuire. En effet, la vigilance des services de renseignement marocains a permis d'éviter tout incident terroriste au cours des dernières années, malgré la grande activité des daechiens marocains qui se trouvaient toujours dans les zones de combat et fournissaient des éléments qui alimentent l'extrémisme et le terrorisme au Maroc. Raison pour laquelle la stratégie de travail des services de renseignement du Royaume chérifien ne peut être qualifiée que de réussie.

Le démantèlement d'un si grand nombre de cellules terroristes dormantes est un accomplissement considérable pour les services de renseignement marocains. Eliminer ce type de cellules est très difficile, parce qu’elles sont très secrètes n’ayant pas une organisation palpable. Par conséquent, détecter une cellule ne facilite pas la détection des autres, d’autant plus que les éléments sont souvent cachés et vivent dans différentes zones résidentielles afin de travailler plus facilement sans être inquiétés par personne. Ils fonctionnent souvent sous différentes couvertures, telles que des institutions religieuses, des associations estudiantines, des centres culturels et des centres de bienfaisance.

 

II.               LES PLUS IMPORTANTS MECANISMES DU RENSEIGNEMENT MAROCAIN POUR FAIRE FACE AUX ORGANISATIONS TERRORISTES

Ces dernières années, les services de renseignement marocains ont été largement salués à l’échelle internationale et européenne, notamment par la Belgique, la France et l'Espagne pour des renseignements qui leur ont été fournis leur permettant de faire face aux attaques terroristes qui auraient pu représenter une menace sérieuse pour leur sécurité et leur stabilité. C'est pourquoi les services de renseignement internationaux adoubent le Renseignement du Royaume chérifien en sollicitant la signature avec lui des accords de partenariat pour la coopération en matière de sécurité. Et ce depuis que les succès du Maroc en la matière ont dépassé ses propres frontières, car les pays européens ont déclaré avoir anéanti d’imminents attentats terroristes grâce aux renseignements de ce pays africain, en plus des efforts considérables de ceux-ci pour infiltrer et démanteler de nombreuses cellules terroristes. Tout comme ils ont empêché les organisations terroristes transnationales de fouler le sol marocain. Il y a donc une nécessité de mettre en lumière les plus importants mécanismes ayant contribué au succès des services de renseignement marocains face aux organisations terroristes lesquels sont présentés ainsi qu’il suit :

a.     L’infiltration et le recrutement

Les services de renseignement marocains sont constitués de deux principaux organes :

1.     La Direction générale des Etudes et de la Documentation (DGED). Cet organe est chargé de lutter contre l’espionnage à l’intérieur et à l’extérieur du pays et d’anticiper les événements ou menaces pouvant inquiéter la sûreté de l’État par le biais de ses agents secrets.

2.     La Direction Générale de la Surveillance du Territoire national (DGST) s’emploie, elle, à assurer la sécurité intérieure en coordination avec le ministère de l’Intérieur, qui lui fournit des données de base (8).

Dans sa confrontation avec les organisations terroristes, l’intelligence marocaine s’appuie sur l’infiltration, en recrutant de nombreux éléments au sein de ses organisations et en surveillant de près toutes les personnes soupçonnées d’avoir des liens avec des organisations extrémistes, notamment après que certaines de ces organisations, notamment Daech, cherchent à recruter de jeunes Marocains pour les envoyer en mission de combats en Irak et en Syrie. L’un des exemples de cellules dissoutes est la coordination qu’ont nouée la Direction générale de la Sûreté nationale et la Direction générale de la Surveillance du Territoire national, qui ont démantelé en juin 2014 une cellule constituée de six personnes qui recrutait des jeunes auxquels elle apportait un soutien financier sous forme de dons en espèces et de contrebande de denrées (9).

La capacité des services de renseignement du Royaume chérifien à infiltrer les groupes terroristes ne se limite pas aux extrémistes marocains mais s'étend aux Marocains résidant en Europe qui souhaitent lancer des attaques au Maroc. En effet, dans le cadre de leur coopération avec les autorités européennes, les Renseignements marocains ont non seulement réussi à identifier des accusés qui ont perpétré l’attaque de Barcelone, mais aussi ils ont aidé la France à retrouver le principal suspect des attentats au théâtre Bataclan à Paris.

b.    La coordination des forces entre les différents organes

Le ministère marocain de l'Intérieur dispose de cinq services de renseignement, à savoir :

1.     la Direction des affaires publiques, qui gère le développement d'une base de données et de données sur les citoyens à l'intérieur du pays ;

2.     le Service de renseignement public chargé de couvrir les manifestations et les activités partisanes ;

3.     la Direction des affaires royales dont la mission est de protéger l'institution royale et surveiller les mouvements des gardiens ;

4.     la  Direction Générale de la Surveillance du Territoire national (DGST) chargée de lutter contre l'espionnage au sein du Royaume et de surveiller toutes les actions et activités pouvant affecter l'intégrité de l'Etat ;

5.     la Direction de la police des communications et des ondes, chargée de surveiller tous les mots suspects contenus dans les appels téléphoniques et enregistrés automatiquement pour une nouvelle analyse.

Ces dispositifs sont connectés et coordonnent leurs travaux de manière continue.

La coopération entre les services de renseignement extérieurs (DGED) et intérieurs (DGST) a considérablement contribué au développement des performances du renseignement du Royaume chérifien au cours des dernières années et lui a valu une reconnaissance régionale et internationale (10), notamment européenne. L'importance de cette coordination entre les organes réside dans leur capacité à faire face au terrorisme à l'intérieur et à l'extérieur, en particulier dans la recherche constante d'informations à l'intérieur et à l'extérieur du pays, comme l'indiquent les déclarations du directeur du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ) au Maroc, Abdelhak Khiam, à l'occasion du premier anniversaire des attaques terroristes à Barcelone qui a tué 13 personnes. "Nous avons demandé à nos homologues occidentaux de partager les données dont ils disposent", a déclaré Abdelhak Khiam. Parce que l’une des leçons que nous avons apprises ces derniers temps est que le partage permanent de l’information entre les services de renseignement est une nécessité pour lutter contre le terrorisme (11).

c.      La coopération étrangère

L'un des plus importants facteurs de force du renseignement marocain est sa coopération étroite avec les services de renseignement étrangers à travers les échanges d'expertise et d'informations, d'autant plus que le Maroc est fortement présent dans le domaine de la coordination de la sécurité entre les différents pays, notamment en matière de lutte contre le terrorisme dans la région. Il est à souligner à titre d’exemple la coopération des services de renseignement marocains avec leurs homologues espagnols afin de freiner l'activité croissante des groupes terroristes cherchant à commettre des actes de violence dans le Royaume et à recruter des jeunes marocains pour combattre au sein de Daech, que ce soit en Syrie ou en Irak. Cela a aidé à démanteler les cellules terroristes étrangères qui constituaient une menace pour la sécurité nationale du Royaume, comme le démantèlement en mars 2006 d'une cellule gérée par le Tunisien Mohammed Bin Hadi Messahel liée à Al-Qaïda et à l'ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat  (GSPC) algérien qui ciblait le siège de l'ancienne Direction de la Surveillance du territoire (DST) en France, le métro de Milan et la basilique San Petronio de Bologne.

D'autre part, certains pays ont grandement bénéficié de la coopération avec les services de renseignement marocains en obtenant des informations précieuses sur les éléments et les organisations qui menacent leur sécurité et leur stabilité, telles que les informations qu'ils ont fournies aux services de sécurité danois à propos d'un complot terroriste sous la forme d'une opération suicide, orchestrée et financée par Al-Qaida. La principale cible était le caricaturiste danois Kurt Westergaard. Le Maroc a également fourni d'importantes informations pratiques relatives à un projet de prise d'otages sur le site d’In Amenas dans le sud de l'Algérie, opérée en janvier 2013 par le groupe terroriste baptisé « Les signataires avec du sang » (12). La coopération entre les services de sécurité marocains et leurs homologues européens a permis à plus d’une occasion de contrecarrer une série d’attaques terroristes en Europe. En effet, il y avait « des attaques imminentes dont les cibles étaient particulièrement en France, en Espagne et en Belgique, mais qui ont été contrecarrées par l’échange de renseignements importants entre les services de sécurité marocains et leurs homologues européens » (13).

d.    La stratégie d'alerte

La principale caractéristique des services de renseignement marocains dans la lutte contre le terrorisme et la prévention de ses dangers pour le Royaume consiste à adopter une politique d'alerte rapide de la réalité des menaces terroristes contre le pays et de la détection rapide de cellules terroristes ou de personnes tentant de recruter au sein d'organisations terroristes transnationales, notamment Daech. La politique d'alerte œuvre également à l’élimination des plans visant à mettre en œuvre et à divulguer leurs cachettes et magasins d’armement.  

L’intelligence marocaine dispose également d’une technologie de pointe dans le domaine des écoutes téléphoniques, de la surveillance d’Internet et des ondes radar, afin d’anticiper les menaces qui pèsent sur le pays. Cet appareil de renseignements dispose des dictionnaires de mots et lexiques suspects de toutes les langues reconnues au Maroc. Une fois que ces mots sont captés, ils passent directement à la cellule d’analyse et de vérification, après quoi le tour sera à la cellule de démantèlement qui se charge de la mise en place d’une approche pratique, après des mois de suivi et de surveillance.

En effet, la vigilance des services de renseignement marocains a fait avorter pas mal d’incidents terroristes ces dernières années, malgré la grande activité des Marocains qui se trouvent toujours dans les zones de combats et fournissent des éléments qui alimentent l’extrémisme et le terrorisme au Maroc. La stratégie des services de sécurité marocains a porté ses fruits et obtenu un résultat très positif compte tenu du nombre de cellules terroristes qui ont été démantelés ces dernières années (15).

e.      La spécificité du système judiciaire

Face au crime de terrorisme, le Maroc se distingue par le choix d’un système judiciaire unifié associant renseignement et enquête. Ce système judiciaire unifié a donné naissance à un groupe de travail de la Police judiciaire appelé Bureau central de la Recherche judiciaire, dépendant de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire national (DGST).

Cette spécificité marocaine d’unification du système judiciaire dans la lutte contre le terrorisme distingue le Royaume chérifien de nombreux autres pays qui ont choisi de séparer l'organe administratif qui fournit les informations de l'organe judiciaire qui enquête sur les personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes terroristes. L’appareil judiciaire est fondé sur un groupe du Code pénal, qui a commis un certain nombre d’actes constitutifs d’infractions terroristes « s’il est lié intentionnellement à une entreprise individuelle ou collective visant à mettre en danger l’ordre public par des actes d’intimidation ou de violence » (16).

Eu égard à ce qui précède, les chiffres et les données relatifs à la lutte antiterroriste au Maroc, notamment en ce qui concerne le démantèlement des cellules dormantes, indiquent la force et le talent des services de renseignement marocains face au terrorisme et à l’extrémisme en général. Ils constituent un modèle à suivre dans les pays de la région, compte tenu de leur capacité à lutter contre le phénomène du terrorisme. Le Royaume est entouré d’un réseau complexe d’organisations extrémistes interconnectées et actives en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest. Ces entités varient entre les groupes affiliés à Al Qaida et à Daesh situés dans des pays voisins du Maroc.

D'autre part, le succès de la stratégie marocaine de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme confirme que la lutte contre ce fléau nécessite une approche plutôt globale, capable de prendre en compte tous les facteurs de l'extrémisme et ses causes sociales, religieuses et intellectuelles. Cela nécessite davantage une vision révélant non seulement des facteurs psychologiques et sociaux, mais aussi l’existence d’une politique sécuritaire efficace sur le terrain, capable d’isoler les groupes extrémistes et d’empêcher leur expansion régionale et locale.

Bibliographie

1.       Circonscrire l’extrémisme: les caractéristiques de l'expérience marocaine dans l'intégration des courants salafistes, Centre du Futur pour les recherches et les études futuristes, 8 novembre 2018, https://futureuae.com/ar-AE/Mainpage/Item/2098/

2.       Les Nations unies classent le Renseignement marocain au top des plus puissants services d’intelligence en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, Site du Jounal Al-Arab,   https://alarab.co.uk/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%85%D9%85-

3.       Le Maroc est devenu le centre d'intérêt de Daech, Site RT arabe, 11 mai 2016,   https://arabic.rt.com/news/822748-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%BA%D8%B1%D8%A8-

4.       Le succès du Maroc dans le démantèlement d'un réseau terroriste, Site de Middle East Online, 18 septembre 2018,    https://middle-east-online.com/%D9%86%D8%AC%D8%A7%D8%AD-

5.       Le Groupe de combat marocain et la recherche de différenciation organisationnelle, Site de Maghress, novembre 2009,   https://www.maghress.com/almassae/30887

6.       Daech ne parvient pas à infiltrer le système de sécurité marocain, site de SPUTNIK, 7 septembre 2018,  https://arabic.sputniknews.com/arab_world/201809071035152909-

7.       Les cellules terroristes endormies sont la prochaine bataille du monde, Site d’Al Bayan des EAU, 19 décembre 2017,   https://www.albayan.ae/one-world/arabs/2017-12-19-1.3135803

8.       Des faits que vous ne connaissez peut-être pas des services de renseignement marocains, Site de vote de Maghreb Voices, 22 août 2017,       https://www.maghrebvoices.com/a/security-morocco/385430.html

9.       La voie de démantèlement des cellules terroristes au Maroc, site de Barq, 18 octobre 2016,   https://barq-rs.com/%D9%85%D8%B3%D8%A7%D8%B1-

10.    "C’est ainsi que fonctionnent les services de sécurité au Maroc, de la DGST à la DGED en passant par le BCIJ, le FBI marocain, site Rihana Press, 29 mars 2015,  http://www.rihanapress.com/index.php/ar/journaux/1951-2015-03-29-22-22-05.html

11.    Abdelhak Khiam, La coopération entre les services de sécurité marocains et espagnols est "excellente", site du Medi1, 16 août 2018,     https://www.medi1.com/article/%D8%B9%D8%A8%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%AD%D9%82-

12.    C’est ainsi que les services secrets marocains sauvent leurs amis des bains de sang, Site AHDATH.INFO, 29 novembre 2015, http://ahdath.info/125297

13.    La lutte contre le terrorisme en 2017, Les renseignements éveillés et les « résultats en or », 12 décembre 2018, https://www.hespress.com/societe/375993.html

14.    Après les attentats du 16 mai, les experts: Voici la recette du Maroc pour lutter contre le terrorisme, Site Web de Maghreb Voices, 17 mai 2018, https://www.maghrebvoices.com/z/622/2018/8/21?p=34 L’organisation Daesh ne parvient pas à infiltrer le système de sécurité marocain, site SPUTNIK, 7 septembre 2018. https://arabic.sputniknews.com/arab_world/201809071035152909-

15.    Le renseignement marocain est sollicité pour sécuriser les grands événements en Europe et l'Algérie s'incline face à la tempête de colère marocaine, Site d'Infromedia, 23 octobre 2018, http://www.infomedia.ma/2017/10/23/313826/%D8%B5%D8%AD%D9%81-

 

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