Frappes américaines contre des milices pro-Iran en Irak et en Syrie, « un message fort » selon Blinken
En réponse à la multiplication des attaques
au drone contre les forces américaines stationnées en Irak, le président Joe
Biden a ordonné, dans la nuit de dimanche 27 à lundi 28 juin, des
frappes contre des milices chiites pro-iraniennes à la frontière
irako-syrienne. Selon le Pentagone, l’offensive aérienne a ciblé des centres
opérationnels et des dépôts d’armes en Syrie et en Irak utilisés par des
milices soutenues par l’Iran « impliquées dans des attaques à
l’aide de véhicules aériens non habités contre des personnels et des
installations américaines en Irak », faisant une dizaine de morts. Les
unités de la Mobilisation populaire, une force gouvernementale irakienne
dominée par les milices pro-Téhéran, ont confirmé la mort de quatre de leurs
combattants dans des frappes près d’Al-Qaïm, dans l’ouest de l’Irak.
En dépit des protestations de Bagdad – le
premier ministre Mustafa Al-Kadhimi a dénoncé une « violation
flagrante de la souveraineté » irakienne et appelé « à
éviter l’escalade » – et des appels à la vengeance des milices
pro-iraniennes, l’administration américaine a affiché sa fermeté. « Cette
action de légitime défense (…) pour prévenir d’autres attaques
envoie un message très important et fort », a assuré, lundi, le
secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, en marge d’une réunion à Rome de
la coalition internationale contre l’organisation Etat islamique (EI). Lundi
soir, les milices pro-iraniennes ont répliqué en tirant plusieurs obus sur une
base militaire américaine dans le champ pétrolifère d’Al-Omar, près de Deir
ez-Zor, dans l’est de la Syrie, sans faire de victimes, selon l’Observatoire
syrien des droits de l’homme (OSDH).
Depuis la mort du général iranien Ghassem
Soleimani, le chef de la force Al-Qods chargée des opérations extérieures des
gardiens de la révolution, lors d’une frappe américaine à Bagdad en
janvier 2020, les milices chiites pro-Téhéran ont juré de bouter les
troupes américaines hors d’Irak. Sur fond de tension entre l’Iran et l’ancienne
administration de Donald Trump, les attaques contre les intérêts américains se
sont multipliées, faisant craindre une confrontation ouverte sur le terrain
irakien. La trêve décrétée à l’automne 2020 par les milices pro-iraniennes,
après des menaces de représailles américaines et l’annonce du retrait programmé
des 2 500 soldats américains encore déployés en Irak, a fait long feu. Un
regain d’attaques est observé depuis avril, alors que des négociations
indirectes se tiennent à Vienne entre l’administration Biden et les autorités
iraniennes sur le dossier nucléaire.