Une vingtaine de pays débloquent une aide d'urgence pour l'armée du Liban
La communauté internationale
a convenu jeudi lors d'une visioconférence organisée par la France de
fournir de l'aide à l'armée libanaise sans préciser de montant. L'objectif
est d'empêcher celle-ci de s'effondrer et préserver la stabilité du pays.
Une vingtaine d'États volent au secours du
Liban. Lors d’une réunion d’urgence
organisée à l’initiative de la France, des
États se sont accordés sur une aide d'urgence jeudi 17
juin à attribuer à l'armée libanaise. Cette aide
est "essentielle pour la stabilité du pays" frappé de plein
fouet par une crise économique sans précédent, a annoncé le ministère français
des Armées.
Face à cette crise qui ébranle tout
le Liban, l'armée s'est déclaré dans l'incapacité de
payer suffisamment ses soldats et a formulé des besoins très précis d'aide
immédiate (nourriture, médicaments, carburant, pièces détachées), s'élevant à
plusieurs dizaines de millions d'euros.
Un engagement et une coordination accrus
La ministre française des Armées Florence Parly a présidé
une visioconférence réunissant les pays membres du Groupe de soutien
international au Liban (États-Unis, Russie, Chine, Allemagne Italie..) et
des pays du Golfe. Les différentes contributions n'ont toutefois pas été
immédiatement communiquées.
"Si de nombreux pays ont déjà apporté une aide
significative à titre bilatéral, la gravité de la crise libanaise appelle à un
engagement et une coordination accrus de tous" en faveur des
Forces armées libanaises (FAL), a relevé le ministère français des Armées dans
un communiqué.
"Les FAL demeurent un pilier essentiel de l'État
libanais" et "jouent un rôle clef dans le maintien de la sécurité à
travers le pays", a-t-il souligné. "Leur cohésion et leur
professionnalisme restent essentiels pour préserver la stabilité du
pays".
"Ce soutien exceptionnel est une réponse d'urgence
qui ne peut se substituer aux réformes indispensables dont le Liban a
aujourd'hui impérieusement besoin pour sa stabilité", ont toutefois
également martelé les participants à la réunion.
Crise
politique
La communauté internationale subordonne tout soutien
économique ou financier au Liban à des réformes structurelles et à la mise en
place d'un nouveau gouvernement, qui tardent à se concrétiser.
Le président français Emmanuel Macron a mis une forte pression
en ce sens depuis l'été dernier sur les dirigeants libanais, jusqu'ici en vain. Le pays est toujours sans gouvernement depuis dix
mois, faute d'entente entre les partis au pouvoir, accusés par la rue de
laisser couler le pays.
"Il est extrêmement difficile pour un chef militaire
de demander le soutien de pays étrangers quand son
propre État est incapable d'agir et taille dans (son) budget", a déclaré le commandant en chef de l'armée libanaise, le général
Joseph Aoun, selon le texte de son discours en anglais transmis par ses
services.
"Depuis près de six mois, j'exprime sans relâche ma plus
grande inquiétude quant à la capacité des FAL à remplir leur mission de façon
effective et efficace", a-t-il observé, en pointant l'impact de la crise
sur "la vie quotidienne" et le "moral" des soldats ainsi
que sur les capacités "opérationnelles" de l'armée.