Publié par CEMO Centre - Paris
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La révolution islamique d'Iran en 5 dates

mercredi 16/juin/2021 - 11:25
La Reference
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1953 : un coup d'État orchestré par l'occident

Pour comprendre les évènements qui ont conduit à la chute du shah d'Iran, Mohammad Reza Chah Pahlavi, et à l'instauration d'une République islamique dans le pays, il est important de faire un rapide retour en arrière. Le shah a succédé en 1941 à son père, que l'on jugeait trop proche des nazis, au moment de l'invasion anglo-soviétique en Iran. Une crise éclate 12 ans plus tard entre l'Iran et le Royaume-Uni lorsque Mohammad Mossadegh, le Premier ministre du shah, nationalise l'industrie pétrolière iranienne suite à un conflit avec l'Anglo-Persian Oil Company (APOC).

Mossadegh est renversé lors de l'opération Ajax par les services secrets britanniques et américains en 1953 et la situation politique est si instable que le shah, qui avait soutenu les États-Unis et le Royaume-Uni, est contraint de s'exiler. Il revient rapidement au pouvoir et engage une grande série de réformes économiques et sociales pour moderniser le pays mais le clivage est de plus en plus important entre une population très occidentalisée et une partie du peuple, plus conservatrice, qui soutient l'ayatollah Ruhollah Khomeini. Ce dernier, ainsi que les mouvements de contestation étudiants, vont ensuite être largement financés par les États-Unis qui reprochent alors au shah d'avoir privilégié d'autres pays pour le commerce du pétrole.

1964 : l'exil de l’ayatollah Ruhollah Khomeiny

Opposé à la "Révolution Blanche" du Shah, l’ayatollah est arrêté en 1963 après une série d'émeutes à Téhéran. Son arrestation suscite l'indignation de ses partisans qui sont nombreux à descendre dans la rue, des manifestations qui sont réprimées avec violence.

Libéré de prison il est toutefois contraint à l'exil en 1964. Il part en Turquie puis en Irak avant de rejoindre la France et la petite ville de Neauphle-le-Château dans les Yvelines. Ruhollah Khomeiny a alors l'oreille de nombreux intellectuels français, parmi lesquels Michel Foucault et Jean-Paul Sartre qui vont lui apporter leur soutien. Les deux hommes voient en lui la possibilité d'un Iran indépendant et anti-colonialiste, mais sont aveugles aux dérives autoritaires potentiels d'un tel régime.

Octobre 1978 : l'Iran frappée par une grève générale

Le mystère d'une momie égyptienne résolu 2600 ans après

A partir de mai 1978, les émeutes contre le shah s'intensifient en Iran, menées par les groupes islamiques. Après la mort de plusieurs étudiants opposés au shah lors d'une manifestation, la révolte prend de l'ampleur et est réprimée dans le sang. Le shah, déjà très affaibli par son cancer, confie le pouvoir à un de ses opposants, Chapour Bakhtiar, avec l'espoir que cela sera suffisant pour apaiser les tensions. Mais il n'en est rien. Malgré le soutien de l'armée, Bakhtiar est contraint de négocier avec Khomeiny qui accepte de cautionner le gouvernement à condition de pouvoir rentrer en Iran. En octobre1978, une grève générale paralyse le pays. L'économie est à l'arrêt et les pétroliers sont bloqués dans le port d'Abadan.

16 janvier 1979 : l'exil du Shah d'Iran

Face au soulèvement populaire et alors que la Révolution prend de l'ampleur, le shah d'Iran, lâché par ses soutiens occidentaux, est contraint à l'exil le 16 janvier 1979 après 38 ans de règne. Egypte, Maroc, États-Unis, Bahamas, Mexique, Panama le shah déchu et son épouse multiplient les points de chute après leur départ d'Iran mais Téhéran réclame le retour du shah afin qu'il soit jugé. Celui-ci, gravement malade, subit l'opération de la dernière chance en Egypte menée par une équipe française. Le dernier empereur d'Iran meurt le 27 juillet 1980 et il bénéficie de funérailles nationales grandioses au Caire.

11 février 1979 : proclamation de la République islamique

Le 1er février 1979, Khomeiny est de retour en Iran après 14 ans d'exil en Irak puis en France. Âgé de 76 ans, il apparaît affaibli à sa descente d'avion mais, galvanisé par l'immense foule qui l'acclame, prononce son premier grand discours. Le 11 février, l'Ayatollah Khomeini s'installe au pouvoir et nomme Mehdi Bazargan Premier ministre. Le gouvernement de Shapour Bakhtiar, qui avait été contraint d'accepter le retour de Khomeini, est déchu et prend la fuite. L'empire d'Iran disparaît et le pays devient une République islamique. Les tensions sont pourtant loin d'être apaisées et les dissensions demeurent entre les différentes factions politiques.

L'Ayatollah Khomeini s'appuie sur des milices armées et sur le clergé pour asseoir son pouvoir et devient Guide de la Révolution, ou Guide suprême. Il le restera jusqu'à sa mort en 1989. Pendant ces années l'Iran se coupe du reste du monde et le régime oeuvre à effacer toutes les traces d'occidentalisation. On observe alors un véritable retour en arrière sur le question des libertés individuelles et notamment des droits des femmes.

 


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