L'Irak souhaite passer au nucléaire
Après des années à négliger son réseau électrique, l'Irak
se retrouve désormais au pied du mur. Des coupures de courant régulières et le
mauvais état général du réseau alimente la colère sociale dans le pays, à tel
point que ce sujet s'est retrouvé au cœur de plusieurs manifestations.
Le gouvernement irakien doit donc
impérativement trouver une solution à ce problème qui menace son économie et rend le pays dépendant de l'Iran
voisin. En plus de s'employer à rénover son circuit
et ses centrales existantes, le pays désire se tourner vers le nucléaire.
Kamal Hussain Latif, le président
de l'Autorité de régulation des sources radioactives, a annoncé que
l'Irak souhaitait construire huit réacteurs afin de se doter d'une capacité de
production de 11 GigaWatt supplémentaires. Le pays nécessitera pour cela d'être
financé à hauteur de 40 milliards de dollars (32,8 milliards d'euros), par des
partenaires qu'il remboursera sur vingt ans.
Selon Bloomberg, les
officiels irakiens auraient examiné une proposition de construction de
l'entreprise publique russe Rosatom et visité des réacteurs construits aux
Émirats arabes unis par le Korea Electric Power Group. Des discutions auraient
aussi été engagées avec la France et les États-Unis.
Or noir contre énergie verte
Les pays de la région, riches en pétrole, ont longtemps reposé sur leurs
réserves d'or noir pour faire fonctionner des centrales électriques. Bloomberg
donne l'exemple de l'Arabie saoudite, qui peut brûler jusqu'à un million de
barils par jour durant la période la plus chaude de l'été, où les températures
peuvent atteindre 50 degrés celsius.
L'Irak souhaite désormais s'alimenter
d'énergies plus «vertes», et
estime que le nucléaire représente la meilleure solution pour pivoter
efficacement. Les 11 GigaWatt supplémentaires ne devraient cependant pas
suffire sur le long terme et l'Irak songe aussi à lancer un plan de
construction de panneaux solaires.
Ce n'est pas la première fois que
le pays tente de se lancer dans le nucléaire. Pendant les années 1970, la
France l'avait aidé à construire son premier réacteur atomique, Osirak. Le
réacteur avait finalement été détruit par l'aviation israélienne en 1981, l'État hébreu accusant l'Irak de vouloir y construire une arme nucléaire.