L’Irak ouvre un charnier pour identifier des victimes du groupe État islamique
Les autorités irakiennes ont annoncé,
dimanche, avoir sorti d’un charnier les restes de 123 victimes de l’un des
pires massacres du groupe État islamique (EI), dans le cadre d’un
travail d’identification mené auprès des familles.
Il s’agit d’un des
pires massacres commis par le
groupe État islamique (EI) en Irak. Les
autorités du pays ont annoncé, dimanche 13 juin, avoir sorti
d'un charnier les restes de 123 victimes pour les comparer à des échantillons
prélevés parmi des proches de disparus.
Depuis
des semaines, à Bagdad et ailleurs, des
dizaines de familles ont donné leur sang pour tenter d'identifier les 583 corps
retrouvés dans cet immense charnier près de la prison de Badouch, non loin
de Mossoul, dans le nord de l'Irak.
Là, en 2014, des jihadistes
avaient emmené 583 détenus, principalement musulmans chiites, dans des camions
jusqu'à un ravin avant de les abattre, l'un des pires crimes du groupe accusé
de "génocide" par l'ONU qui a laissé plus de 200 charniers en Irak où
se trouveraient jusqu'à 12 000 corps.
"Des milliers de
familles attendent encore de savoir ce qu'il est advenu de leur proche",
affirme à l'AFP Najm al-Joubbouri, gouverneur de la province de
Ninive, où se trouve Badouch.
En début de semaine,
l'AFP avait rencontré à la médecine légale de Bagdad Abbas Mohammed, dont le
fils Mohannad avait été arrêté en 2005 par les Américains avant
d'atterrir à Badouch. "J'ai besoin d'une réponse qui m'apaise
après 17 ans passés sans savoir si mon fils était vivant ou mort",
avait-il alors expliqué. Je m'abonne
Trouver
les traces d'ADN
L'Irak, qui met encore au
jour des charniers du régime de Saddam Hussein, travaille depuis des années à
l'identification de restes des différents épisodes violents de son
histoire.
À chaque fois, l'ADN des
victimes est prélevé dans des fosses communes ou des cavités naturelles, avant
d'être comparé à des prélèvements sanguins de survivants. Trouver des
traces d'ADN sur des restes exposés aux pluies, incendies et autres combats
durant des années relève de la prouesse, répètent à l'envi les spécialistes de
la médecine légale.
Dimanche de nouveau,
à Badouch, Saleh Ahmed, de la Commission des martyrs, expliquait à l'AFP
que "les conditions de travail sont difficiles". Au milieu d'une
trentaine d'employés qui s'activaient sur le site, il a affirmé : "nous
travaillons sous une chaleur écrasante" peu propice à la préservation des
restes. "Il y a des corps entremêlés et des serpents et des scorpions un
peu partout".