Nouveau gouvernement dominé par les militaires au Mali, mis sous pression par l'allié français
Jeudi, c'est toute une partie du Sahel que le président Emmanuel Macron a mise face à ses responsabilités en annonçant la fin de l'opération française antijihadiste Barkhane, présente au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, au profit d'une coalition internationale dont les contours restent à préciser.
Mais il a d'abord visé le colonel Goïta, investi lundi président de la transition au Mali, en le qualifiant de "putschiste" et reprochant à l'Afrique de l'Ouest de l'avoir "reconnu" comme président de transition, "six mois après lui avoir refusé ce droit".
Les militaires maliens n'ont pas publiquement pris la parole depuis, mais l'annonce de ce gouvernement pourrait être "un signal qu'ils ont le pouvoir et comptent bien l'exercer", selon un diplomate africain à Bamako.
De fait, les principaux ministères régaliens du nouveau gouvernement sont aux mains des militaires.
Parmi eux, le colonel Sadio Camara, l'un des meneurs du coup d'Etat d'août 2020, qui retrouve la Défense après avoir été évincé du gouvernement fin mai par l'ex-président de la transition, Bah Ndaw, évènement considéré comme l'un des déclencheurs du second putsch en neuf mois du colonel Goïta.
Le colonel-major Ismaël Wagué, autre meneur du putsch d'août, garde le portefeuille de la Réconciliation nationale, tandis que l'ancien chef d'état-major adjoint des armées maliennes, le colonel-major Daoud Aly Mohammedine, et le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga prennent respectivement la tête de la Sécurité et de l'Administration territoriale.