Yémen: le gouvernement accuse les rebelles et Téhéran de saborder les initiatives de paix
"Ils ne veulent pas que quelque chose se produise avant la prise de la ville", a expliqué Ahmed ben Moubarak dans un entretien à l'AFP à Bruxelles où il est venu chercher le soutien de l'UE.
La prise de Marib, dernier bastion des forces gouvernementales dans le nord du pays, "changerait totalement et tragiquement la situation politique et humanitaire", a-t-il averti.
Ahmed ben Moubarak a souligné que les médiateurs omanais avaient progressé dans leurs efforts pour négocier un cessez-le-feu et a exhorté l'Europe à maintenir la pression sur les rebelles.
Il a accusé l'Iran, soutien des Houthis, d'avoir appuyé les récentes attaques sanglantes et affirmé que Téhéran voulait utiliser le Yémen comme monnaie d'échange pour maintenir son influence dans les négociations nucléaires avec les puissances mondiales menées à Vienne.
- Le Yémen pris en otage -
Le conflit, déclenché en 2014 par la prise de Sanaa par les Houthis, oppose les forces loyales au pouvoir --appuyées par Ryad-- et les rebelles --soutenus par l'Iran-- qui contrôlent la majeure partie du nord du pays, dont la capitale Sanaa.
Il a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, selon des organisations humanitaires. Plus des deux tiers des 30 millions d'habitants, confrontés à des risques accrus d'épidémies et de famine, dépendent de l'aide internationale.
La coalition dirigée par l'Arabie saoudite a annoncé jeudi mettre fin à ses opérations militaires afin d'aider à l'ouverture de pourparlers pour un cessez-le-feu.
Les envoyés des Nations unies et des États-Unis au Yémen, Martin Griffiths et Tim Lenderking, ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, ont rencontré les Omanais, et certains responsables y voient une ouverture diplomatique.