Libye : le maréchal Haftar tenté par la voie politique après l'échec militaire ?
Lâché par des tribus
puissantes et certains de ses soutiens étrangers, le maréchal Khalifa Haftar
s'est fait discret tout au long du processus politique en Libye ayant permis
l'installation d'un gouvernement unifié chargé de préparer les prochaines élections.
L'homme fort de l'Est du pays riche en pétrole, qui tente de se replacer en
première ligne, pourrait selon des analystes être tenté de jouer la carte
politique en vue des élections cruciales annoncées pour le 24 décembre.
D'avril 2019 à juin 2020, le maréchal âgé de 77 ans, qui a lancé ses
combattants à la conquête de Tripoli, n'a pas réussi à s’emparer de la capitale
libyenne, siège de l'ancien gouvernement reconnu par l'ONU, en dépit de l'appui
de la Russie, de l'Egypte ou des Emirats arabes unis.
Cet échec a été suivi de la signature d'un cessez-le-feu en octobre et,
surtout, de l'installation en mars sous l'égide de l'ONU d'un gouvernement
unifié chargé de mener la transition d'ici les élections, dans un pays en proie
au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte
populaire en 2011.
Dans ce contexte, les soutiens du chef de l'autoproclamée Armée nationale
libyenne (ANL) "ont compris que la seule issue
possible était politique", faute de quoi ils risqueraient de
"perdre leurs intérêts en Libye", décrypte
l'analyste libyen Mahmoud Khalfallah.
Ses sponsors étrangers, qui n'hésitaient pas à le recevoir avec les
honneurs, évitent désormais de s'afficher à ses côtés, souligne-t-il.