En Israël, la perspective d'un gouvernement sans Benjamin Netanyahu se précise
Yaïr Lapid, centriste à la tête de l'opposition israélienne, n'a plus que quatre députés à rallier pour former une coalition capable de tourner la page de l'ère Netanyahu. Son mandat, reçu début mai du président Reuven Rivlin après l'échec de Benjamin Netanyahu à former une coalition, court jusqu'à mercredi, 23h59. "J'annonce que je vais tout faire pour former un gouvernement d'union avec mon ami Yaïr Lapid", a déclaré dimanche soir Naftali Bennett, qui cultivait depuis plusieurs semaines le mystère sur ses intentions.
"Dans ces instants de vérité, il faut savoir prendre ses responsabilités", a-t-il ajouté dans un discours télévisé. "Yaïr et moi avons nos différences mais nous partageons l'amour de ce pays."
"Compromis"
"La gauche fait des compromis loin d'être faciles, quand elle m'octroie à moi (...) le rôle de Premier ministre", a-t-il poursuivi. Selon les médias israéliens, un accord entre les deux hommes prévoit que Naftali Bennett prenne la tête du gouvernement pendant les deux premières années, avant de laisser sa place à Yaïr Lapid.
"Ce gouvernement sera un danger pour la sécurité de l'Etat d'Israël. Il s'agit de l'arnaque du siècle", a rétorqué dans la foulée Benjamin Netanyahu, lui aussi dans un discours retransmis à la télévision.
Pour former un gouvernement, Yaïr Lapid, à la tête du parti Yesh Atid ("Il y a un futur"), doit réunir les soutiens de 61 députés. Avec l'appui de la gauche, du centre et de deux formations de droite, il en avait rassemblé 51, jusqu'au ralliement de Naftali Bennett.