Afghanistan: l'Australie ferme son ambassade, d'anciens interprètes manifestent
Les ambassades étrangères doivent modifier leur fonctionnement, alors que les Etats-Unis auront retiré leurs derniers militaires encore présents en Afghanistan d'ici au 11 septembre, le jour anniversaire des attentats de 2001.
L'inquiétude monte parmi les milliers d'employés afghans des ambassades craignant d'être victimes de représailles de la part des talibans, qui les considèrent comme des traîtres.
Pour l'analyste politique afghan Sayed Nasir Musawi, l'exemple australien pourrait faire tache d'huile.
"Les pays occidentaux ne sont pas convaincus du fait que le gouvernement actuel va survivre", a-t-il souligné auprès de l'AFP.
Les autorités afghanes assurent qu'elles sont en mesure d'empêcher les talibans de prendre le pouvoir par les armes, mais les insurgés, qui affrontent quotidiennement les forces de sécurité, ont fait d'importants progrès territoriaux ces derniers mois.
Les talibans contrôlent totalement ou partiellement des milliers de districts et ont commencé à encercler plusieurs villes majeures, une tactique similaire à celle qui avait précédé leur arrivée au pouvoir en 1996.
Pour certains observateurs, les combattants islamistes attendraient la fin du retrait américain avant de lancer une offensive majeure.
- "Abandonnés une nouvelle fois" -
Le Premier ministre australien Scott Morrison avait annoncé mardi la fermeture "provisoire" le 28 mai de l'ambassade à Kaboul, "en raison de l'imminent retrait militaire international d'Afghanistan", qui crée un "environnement sécuritaire de plus en plus incertain".
Les talibans avaient tenté dans la foulée de rassurer en assurant qu'ils "ne poseront aucune menace" aux diplomates et humanitaires étrangers.