Avion détourné au Bélarus: l'ONU demande la libération immédiate de l'opposant
"Nous demandons la libération immédiate de Roman Protassevitchet de Sofia Sapéga (sa compagne), qui devraient tous deux être autorisés à se rejoindre leur destination prévue en Lituanie", a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme Rupert Colville.
"Nous craignons pour la sécurité de Roman Protassevitch et souhaitons obtenir l'assurance qu'il est traité humainement et n'est pas soumis à des mauvais traitements ou à la torture", a-t-il ajouté, lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève.
"Une confession obtenue par la force"
Le porte-parole a indiqué que son apparition à la télévision d'État lundi soir "n'était pas rassurante, étant donné les contusions apparentes sur son visage, et la forte probabilité que son apparition n'était pas volontaire, et que sa confession a été obtenue de force".
"De tels aveux obtenus de force sont interdits par la Convention contre la torture", a-t-il rappelé.
Les autorités bélarusses sont accusées d'avoir dérouté un vol commercial Athènes-Vilnius sur Minsk à cause d'une prétendue alerte à la bombe afin de pouvoir arrêter Roman Protassevitch, un journaliste d'opposition de 26 ans qui était à bord. Sa compagne, Sofia Sapéga, une ressortissante russe, a également été arrêtée.
"Comme tant d'autres, nous sommes choqués par l'arrestation illégale et la détention arbitraire du journaliste", a indiqué Rupert Colville, en dénonçant les "faux prétextes" qui ont servi à sa détention.
Une arrestation jugée arbitraire par le Haut-Commissaire
Le porte-parole du Haut-Commissariat a indiqué que la manière dont l'opposant de 26 ans a été "enlevé" d'un Etat à un autre "équivaut à une restitution extraordinaire", un terme pour désigner diverses pratiques par lesquelles les autorités d'un pays transfère des personnes d'un pays à un autre sans respecter de procédure, a-t-il dit.