Les fugitifs de l'enfer et le mystère de la brutalité de Boko Haram au Nigeria
Ayat Ezz
Depuis le début du
mois de septembre 2018, le groupe Boko Haram au Nigéria adopte une nouvelle
stratégie terroriste plus brutale, visant les forces militaires nigérianes et
les bases militaires du pays.
Mercredi, le
groupe a lancé une violente attaque contre une base militaire de l'armée à
Yobé, au nord du pays, tuant sept soldats et en blessant 50 autres, selon un
communiqué de l'armée nigériane.
La semaine
dernière, l'armée avait annoncé dans un communiqué que le groupe a pris pour
cible une base militaire dans l'Etat de Brno, dans l'est du pays, tuant 15
soldats et en blessant environ 25 autres.
Alors que l'armée
nigériane annonçait ses pertes dues aux attaques de Boko Haram, la police
nigériane publiait, elle, des rapports contradictoires sur le groupe, assurant
qu’il est « affaibli et fragilisé » dans la majeure partie du
Nigéria.
Mais le cours des
événements la semaine dernière et les déclarations de l'armée nigériane,
reflètent l'inverse de ce que dit la police nigériane. Boko Haram est plus
brutal, ce qui a été démontré lors d'attaques successives contre l'armée.
« La
violence croissante de Boko Haram et les attaques terroristes répétées contre
l'armée nigériane sont dues au fait qu’un grand nombre d'éléments affiliés à
Da'ech ont fui la Syrie et sont rentrés au Nigéria », affirme Mohamed
Ezzeddin, chercheur spécialisé dans les affaires africaines. Et d’ajouter dans
une déclaration exclusive à Al-Marje’ : « Boko Haram a annoncé ces
dernières semaines l’adhésion à ses rangs d’un grand nombre d’éléments d’Abou
Bakr Al-Baghdadi. Le groupe a recruté de nouveaux éléments terroristes, ce qui
a entraîné une augmentation de la violence. Les mauvaises conditions politiques
et économiques sont l'une des principales raisons de l'influence accrue du
groupe Boko Haram ».