Liban: funérailles d'un membre du Hezbollah tué par des tirs israéliens à la frontière
Des centaines de personnes ont participé samedi dans le sud du Liban aux funérailles d'un membre du Hezbollah tué la veille par des tirs israéliens à la frontière lors d'une manifestation contre l'Etat hébreu, a constaté une correspondante de l'AFP. Des rassemblements pro-Palestiniens ont de nouveau été organisés samedi dans des secteurs frontaliers d'Israël, l'agence nationale d'information libanaise ANI faisant état de deux personnes blessées par des tirs israéliens.
La veille, Mohammad Kassem Tahhan, 21 ans, avait succombé à ses blessures. Selon ANI, «deux obus» tirés par l'armée israélienne s'étaient abattus près des manifestants, dont certains avaient tenté de franchir la frontière entre les deux voisins toujours officiellement en guerre. La manifestation à laquelle il participait était organisée pour dénoncer les bombardements israéliens meurtriers contre la bande de Gaza et soutenir les Palestiniens de Jérusalem.
A Adloun, dans le village natal de Tahhan, l'avenue principale était recouverte de portraits du jeune homme, le représentant souriant devant une reproduction du dôme du Rocher à Jérusalem. «Il était très aimé à Adloun. Toujours prêt à donner un coup de main», se souvient Karim, 17 ans, un ami de Tahhan.
Des membres du Hezbollah en treillis militaire ont porté le cercueil recouvert du drapeau jaune du mouvement chiite, a constaté une correspondante de l'AFP. Brandissant des drapeaux palestiniens ou du Hezbollah, les centaines de participants ont scandé des slogans de soutien à la cause palestinienne. «Vers Jérusalem nous allons, Martyrs par millions», «Mort à Israël», ont notamment crié les participants, selon la correspondante de l'AFP.
Le puissant mouvement chiite du Hezbollah, ennemi juré d'Israël qu'il a combattu à plusieurs reprises, a salué vendredi la mémoire de Tahhan, tombé «en martyr». Des dizaines de Libanais s'étaient rassemblés dans la plaine de Khiam, faisant face à la localité israélienne de Metoulla, de l'autre côté de la frontière. L'armée israélienne avait indiqué que ses chars avaient «tiré des coups de semonce sur des émeutiers qui ont traversé du Liban vers le territoire israélien.»
Samedi, l'armée libanaise s'est déployée dans le sud du Liban pour éviter tout débordement. Des manifestations rassemblant quelques dizaines de personnes ont commémoré la Nakba, qui marque pour les Palestiniens la «catastrophe» qu'a représentée la création de l'Etat hébreu en 1948.
Dans le secteur frontalier de Kfar Kela, des manifestants ont cassé des caméras de surveillance israéliennes, selon ANI. Les manifestants ont escaladé un mur de séparation et hissé sur un mirador deux drapeaux du Hezbollah et palestinien, a constaté un correspondant de l'AFP. Ce dernier a entendu des tirs venus du côté israélien, tandis que les manifestants caillassaient le mur et ont jeté des cocktails Molotov. ANI a indiqué que deux manifestants ont été blessés par «des tirs de l'ennemi» israélien. Hospitalisés, ils se trouvent dans un «état stable» selon ANI. Le correspondant de l'AFP a rapporté des tirs de gaz lacrymogènes du côté israélien. L'armée libanaise est intervenue pour éloigner les manifestants du mur.