Rassemblements pro-Palestiniens : 22 000 manifestants se sont rassemblés en France
L’interdiction des autorités, confirmée en justice, ne les a pas arrêtés. Les soutiens aux Palestiniens manifestent à Paris ce 15 mai 2021 depuis 15 heures, tandis que plusieurs autres rassemblements ou défilés, autorisés, sont prévus à travers la France.
Ces appels à manifester interviennent après une escalade militaire inédite depuis 2014 entre Israël et le Hamas, dans et autour de la bande de Gaza, et de violences intercommunautaires dans des villes israéliennes dont Jérusalem.
« Nous serons présents »
« Parce que nous refusons de taire notre solidarité avec les Palestiniens, et que l’on ne nous empêchera pas de manifester, nous serons présents (au métro) Barbès samedi à 15 h », a affirmé l’Association des Palestiniens en Ile-de-France, ainsi qu’une petite trentaine d’autres organisations, telles Attac, l’Action Antifasciste Paris-Banlieue, le Nouveau Parti Anticapitaliste.
De son côté la préfecture de police de Paris avait pris les devants en prenant un arrêté de fermeture des commerces dans le secteur de Barbès-Rochechouart, à partir de midi. « En raison des risques sérieux de troubles à l’ordre public liés au rassemblement de personnes qui braveraient l’interdit »
L’objectif ? « Éviter au maximum les dégradations », et que « des éléments de mobilier » puissent être utilisés contre les forces de l’ordre, est-il précisé dans un communiqué.
4 200 policiers et gendarmes mobilisés, 44 interpellations
Dans la capitale un important dispositif de sécurité a été mis en place. Quelque 4 200 policiers et gendarmes sont mobilisés, selon la préfecture de police, qui appliquent les consignes de « dispersion systématique et immédiate » dès que des manifestants tentent de se regrouper, en utilisant « lanceur d’eau » et gaz lacrymogènes. À 19 h, la préfecture de police a indiqué que 51 interpellations avaient eu lieu à Paris, dont 44.
Parti du quartier Barbès dans le XVIIIe arrondissement de Paris, le cortège parisien a été repoussé par les forces de l’ordre au nord de la capitale, au niveau du périphérique. Le canon à eau et des gaz lacrymogènes ont été utilisés à de nombreuses reprises, ont en effet constaté des journalistes de l’AFP. Selon eux, des face-à-face entre manifestants et forces de l’ordre avaient lieu, suivis de charges de ces dernières, provoquant un jeu du chat et de la souris entre les deux parties sur de larges boulevards ou des rues plus étroites.
L’interdiction de manifester dans la capitale a été prise jeudi soir par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la demande du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin pour des « risques de troubles ». Il a été mis en avant le précédent de 2014, lorsqu’une manifestation pro palestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines.