Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Turquie. Ankara réduit le débit de l’Euphrate, la Syrie subit

samedi 15/mai/2021 - 11:17
La Reference
طباعة

Sécheresse et tensions géopolitiques, une combinaison redoutée par les populations du nord de la Syrie. Alimentée par les eaux de l’Euphrate, la région subit une baisse du débit du fleuve, dont le niveau a par endroits perdu cinq mètres, selon les autorités locales. La faute à une sécheresse exceptionnelle, mais aussi au contrôle des eaux en amont par la Turquie, où l’Euphrate prend sa source.

En trois décennies, la Turquie a réalisé des investissements très importants afin de mettre en place un large réseau de barrages dans le sud-est du pays, explique le chercheur et géographe Jean-François Pérouse, installé à Istanbul depuis plus de vingt ans. C’est une des caractéristiques de la politique étrangère turque qui n’hésite pas à déployer tous les moyens à disposition pour faire valoir ses intérêts, explique-t-il.

La myriade de barrages construits par la Turquie, la Syrie et l’Irak sur les deux grands fleuves de Mésopotamie. | INFOGRAPHIE OUEST-FRANCE

En l’occurrence, il s’agit de peser sur une région syrienne tenue par les Forces démocratiques syriennes, composées majoritairement de Kurdes farouchement opposés à la politique turque dans la région. Malgré un accord signé en 1987 avec la Syrie, qui stipule que la Turquie doit garantir un flux minimum de 500 m3/seconde, le volume actuel ne dépasserait pas les 200 m3/seconde.

Et la Turquie a plus d’un fleuve dans sa poche : Les nouvelles opérations militaires turques en Irak contre la guérilla kurde du PKK créent des tensions avec le gouvernement de Bagdad, qui dénonce une violation de son intégrité territoriale. Il ne serait donc pas surprenant, si ces tensions demeurent où augmentent, de voir aussi diminuer le débit des eaux du Tigre, s’inquiète le géographe. Un fleuve Tigre sur lequel la Turquie a achevé, en 2019, à Ilisu, la construction de l’un de ses plus importants barrages.


"