Santé.Les Syriens atteints du Covid-19 livrés à eux-mêmes
Dans un article sur le site
libanais Daraj, un médecin explique que les hôpitaux publics
de Syrie ne sont plus en capacité de fournir les médicaments prescrits contre
le coronavirus et ont beaucoup de mal à assurer la fourniture en oxygène des
patients renvoyés chez eux.
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Depuis l’apparition du coronavirus en Syrie, le régime
de Bachar El-Assad, “comme les autres régimes en déliquescence”, a “laissé ses citoyens affronter seuls” la pandémie, notamment en se désengageant de ses
responsabilités envers les hôpitaux publics, écrit un médecin syrien dans un article publié
sur le site libanais Daraj.
Plus d’un an après le
début de la pandémie en Syrie, la pratique médicale, c’est de renvoyer chez eux
les patients les moins gravement atteints, de leur prescrire un traitement et
de leur conseiller d’avoir une bouteille d’oxygène à domicile.”
La personne atteinte du Covid-19, précise Souheib
El-Ahmad, doit suivre un traitement composé de sept médicaments. Mais les
hôpitaux publics n’ont pas ces médicaments. “C’est au malade de les acheter. Le
service fourni par l’hôpital public se limite à la fourniture d’oxygène qui est
elle-même rationnée.”
Selon Souheib El-Ahmad, la Syrie manque d’oxygène depuis
le début du mois d’avril, notamment après le don par le gouvernement syrien d’une
grande quantité d’oxygène au Liban en mars dernier, qui avait fait polémique.
Conséquence, les bouteilles d’oxygène, “dont la demande est
beaucoup plus importante que l’offre”, font désormais l’objet d’un marché noir, explique
le médecin syrien à Daraj.
“Politique d’austérité”
Par ailleurs, les hôpitaux publics font l’objet d’une
très sévère “politique d’austérité”, explique-t-il, qui “prive le personnel médical des moyens de protection” au point de le mettre en danger face au virus.
Autre conséquence de cette “politique d’austérité”, les opérations de chirurgie ambulatoire sont
reportées sine die, ajoute le médecin. Pour les patients souffrant de maux
moins graves, “les services hospitaliers se limitent à soulager la douleur, prescrire des
médicaments que les hôpitaux [publics] ne peuvent fournir ou à les transférer à
des centres ou des hôpitaux privés”.