Camus, la pandémie et les libertés, une conférence entre la France et l’Irak
Les organisateurs de l’opération
« Chrétiens d’Orient » en 2008 proposent les 15 et 18 mai un
webinaire entre l’Irak et la France sur le thème de la pandémie et les
libertés. Une douzaine de personnalités des deux pays participent à cet
événement, qui fera la part belle à « La Peste » de Camus.
«
Nous avons dû renoncer à aller en Irak en raison de la pandémie, mais nous
n’avons pas renoncé à poursuivre nos échanges avec les intellectuels Irakiens.
» Le professeur Antoine Compagnon est l’un des
organisateurs et participant de cet événement « Pandémie et Libertés » organisé
sous la forme d’un webinaire entre la France et l’Irak (1).
Une dizaine d’universitaires, écrivains,
journalistes des deux pays se retrouvent pour deux tables rondes, le samedi 15 et le mardi 18 mai, retransmises en direct sur le Web par les soins de
l’ambassade de France. Des centaines d’étudiants irakiens des universités
d’Erbil, de Mossoul, de Bagdad et de Nadjaf sont aussi associés à cette
rencontre.
Un
pont entre l’Orient et l’Occident
« Le thème nous interroge tous, que l’on soit à Paris ou
à Bagdad », souligne le dominicain irakien Ameer Jage. «
Et l’idée de nous appuyer sur un roman comme La Peste de
Camus nous est apparue une évidence : il est aussi lu chez nous, et il peut
être mis en parallèle avec de grands textes de notre littérature sur les
pandémies, comme le poème Choléra de Nazek Al Malaika. »
Parmi les participants, outre Antoine
Compagnon, on entendra aussi le professeur François Hartog, le journaliste
Nicolas Hénin ou le diplomate Pierre Morel. Et du côté irakien, autour du frère
Ameer, les professeurs Faris Kamal Nadhmi, Firas Georgis, le poète Faris Harram
et la sœur dominicaine Hayata.
Au
début, l’opération « Chrétiens d’Irak »
« Cet événement s’inscrit dans la continuité de
l’opération Chrétiens d’Irak de 2008 », explique le diplomate Pierre Morel. Une opération
lancée à l’époque par un petit noyau composé de Mgr Stenger, de Jean
d’Ormesson, de l’ancien directeur de la rédaction de La Vie Jean-Claude
Petit et de La Croix. « Nous avons été rejoints par
Pax Christi, l’Œuvre d’Orient, Bayard et bien d’autres proches. Nous n’avons
jamais oublié nos amis Irakiens », rappelle Mgr Stenger, qui
ouvrira la première table ronde.
De cette initiative est né l’Observatoire
Pharos du pluralisme des cultures et des religions. Et plusieurs autres opérations ont été
montées depuis, avec La Croix et
l’Observatoire Pharos en Afrique. Le petit groupe est même retourné en Irak en 2017 «
pour y parler de Montaigne et la liberté de conscience alors que le pays était
brisé par Daech », souligne Mgr Stenger.