Crise.Au Liban, la joie s’en est allée
Aujourd’hui, le pays du Cèdre ressemble à la Syrie, la Palestine ou l’Irak,
regrette l’écrivain libanais Youssef Bazzi : les gens n’y rient plus et
vivent dans l’angoisse.
Soudain,
on se rend compte que le Liban pourrait sombrer. Que l’effacement est en cours,
implacablement, depuis au moins seize ans [soit depuis la révolution qui a
suivi l’assassinat de Rafic Hariri, en 2005]. Cela se produit en parallèle de
la dislocation des lieux de civilisation et de culture dans tout le
Moyen-Orient arabe, avec l’abominable carnage de millions d’Irakiens et de
Syriens, des massacres à répétition et des campagnes d’épuration.
Le
Liban semble engagé sur la même voie, à la seule différence qu’il y a moins de
sang versé. De même que les Palestiniens. C’en est terminé de leur “cause” et
ils ne forment plus que des blocs démographiques disparates à l’intérieur de
l’État d’Israël. Leur destin nous indique le nôtre. Nous aussi, nous avons
perdu le lyrisme de la libération et du progrès.
Qui
sur la péninsule Arabique, dans la vallée du Nil ou au Maghreb ne se rendrait
pas compte que tout cela est l’événement le plus marquant de l’histoire arabe