L’ambassadeur d’Israël en France accuse le Hamas de "l'un des crimes de guerre les plus abjects du 21e siècle"
Alors que
l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a déclaré mardi
qu'Israël et le mouvement islamiste Hamas se dirigeaient vers une "guerre
à grande échelle", Daniel Saada, ambassadeur d'Israël en France,
était l'invité d'Europe 1 mercredi. Il a accusé le Hamas de "l'un des
crimes de guerre les plus abjects du 21e siècle".
L'escalade militaire entre le Hamas
et Israël se poursuit mercredi matin avec de nouvelles frappes
israéliennes sur la bande de Gaza, après une pluie de roquettes
lancées par le mouvement islamiste vers plusieurs villes israéliennes, dont la métropole Tel-Aviv. Dans
la nuit, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a condamné
Israël et réitéré son soutien aux Palestiniens. L'émissaire de l'ONU
pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a quant à lui déclaré qu'Israël et le
mouvement islamiste Hamas se dirigaient vers une
"guerre à grande échelle". En réaction aux tirs de la nuit, Daniel Saada, ambassadeur
d'Israël en France, a accusé mercredi sur Europe 1 le Hamas de "l'un des
crimes de guerre les plus abjects du 21e siècle".
Les tensions meurtrières, nées en partie de la
menace d'expulsions visant des Palestiniens de Jérusalem-Est au profit de
colons israéliens, ont dégénéré d'abord en heurts puis en tirs de roquettes du
Hamas vers l'Etat hébreu et en frappes de Tsahal contre la bande de Gaza. Et
n'ont fait que s'accentuer depuis.
"Quatre millions d’Israéliens se trouvaient
sous le feu de ces missiles. S'il n’y avait pas eu le système de défense
anti-missiles, il y aurait eu des milliers de mors en Israël", a affirmé
Daniel Saada, considérant que cela constitue "l'un des crimes de guerre
les plus abjects, les plus terribles du 21e siècle". Selon l'armée
israélienne, plus de 1.000 roquettes ont été tirées par des groupes armés
palestiniens de la bande de Gaza vers Israël depuis lundi soir, dont 850
ont été interceptées par le bouclier antimissile ou se sont abattues sur
Israël.
Les
civils, premières victimes des deux côtés
En Israël, cinq personnes ont été tuées au total
dans ces tirs de roquettes et des dizaines d'autres ont été blessées, selon la
police et les services de secours. D'après le dernier bilan du ministère de la
Santé à Gaza, les frappes aériennes israéliennes sur l'enclave, menées en
riposte aux tirs de roquettes depuis lundi, ont quant à elles fait au moins 35
morts, dont 12 enfants.
Interrogé sur ces victimes palestiniennes,
l'ambassadeur d'Israël en France a botté en touche. "Je m’indigne
essentiellement lorsqu'on cible délibérément des civils. Ce qui n’est pas le
cas des frappes israéliennes. Nous sommes en train de mener une guerre de
défense", s'est-il défendu. "Que voulez-vous que nous fassions ? Que
nous restions les bras croisés ?" "Nous considérons que le Hamas est
responsable lorsqu’ils prennent délibérément leurs civils pour servir de
boucliers humains", a-t-il ajouté, faisant référence au fait que le Hamas
utilise, selon lui, des écoles de l'ONU. "Nous faisons tout ce qui est en
notre pouvoir pour rendre ces frappes le plus chirurgical possible [...]. Nous
visons des cibles militaires du Hamas".
Les expropriations "pas la cause" des tirs
de missiles ?
Alors que c'est, entre autres, la dispersion par
la force d'un rassemblement de Palestiniens qui manifestaient contre des
expulsions de familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah qui a
conduit aux tensions actuelles, Daniel Saada affirme que ce n'est "pas la
cause" du problème. "Le Hamas s’est vu interdire de participer aux
élections puisque l'Autorité palestinienne a décidé d'annuler ces élections.
Privé de sa victoire dans les urnes, il essaye aujourd'hui de gagner par la
force", a-t-il affirmé.
S'il reconnaît toutefois qu'il y a "un
problème qu'il faut résoudre" concernant les expropriations du quartier de
Cheikh Jarrah, il considère qu'il n'y a pas de "lien de cause à effet
entre le fait qu'on a tiré 850 missiles sur quatre millions de civils et un
débat juridique sur huit habitations dans une rue de Jérusalem".