Libye: multiplication de rackets sur les hommes d'affaires et commerçants à Benghazi
Dans l'est libyen et spécialement à
Benghazi, les forces du maréchal Khalifa Haftar ont pris l'habitude de
rançonner d'importants hommes d'affaires afin de financer l'armée nationale
libyenne en manque de ressources. De nouvelles vidéos circulent montrant des
actes de vengeances qui visent des propriétés et des commerces appartenant à
Abdullatif al-Mashai, un homme d'affaires qui refuse désormais le rançonnement.
Ces extorsions sont pratiquées par la brigade Tarek ben Ziyad dirigée par
Saddam Khalifa Haftar.
Les vidéos des caméras de
surveillance dévoilent le même mode opérationnel
effectué lors des précédents actes d'enlèvements, de liquidations ou de
saccages commis à Benghazi. C'est d'ailleurs en raison de ces actes que les
commerçants ont généralisés l'installation de ces caméras.
Dans les vidéos qui circulent, on y voit de grosses Toyota blanches,
débarquant la nuit à toute vitesse, avec à leur bord des hommes en treillis
militaire, masqués et lourdement armés. Ils envahissent un hôtel en usant de
leurs mitraillettes. Le gardien est frappé à plusieurs reprises et le lieu
saccagé.
Elles montrent aussi les mêmes hommes à bord des mêmes véhicules
observant un
centre commercial incendié, ou encore des maisons
et des magasins appartenant à Abdullatif al-Mashai.
Enlevé en avril, Abdullatif al-Mashai a fui la Libye
Cet homme d’affaires, qui a fait fortune durant la guerre, s'était associé
à des généraux de l’est libyen et faisait partie des mécènes de Khalifa Haftar.
Il y a un mois, il a été enlevé et détenu par Saddam Haftar, qui lui a réclamé
une rançon de 30 millions de dinars libyens, soit plus d'1,6 million
euros. Abdullatif al-Mashai a alors négocié un délai de trente jours pour
rassembler la somme. Une fois en liberté, il a fui la Libye.
En avril 2021, Amnesty international a accusé l'homme fort de l'est libyen
« d'instaurer un climat de peur » en enlevant, en détenant
illégalement et en torturant. Cela vise selon l'ONG « à punir les opposants »
de l'armée nationale libyenne.