Les États-Unis nomment un envoyé spécial en Libye pour la première fois depuis 2011
Richard Norland va
exercer sa nouvelle mission d'envoyé spécial pour les États-Unis en
Libye en conservant son poste d'ambassadeur à Tripoli, a annoncé lundi le
secrétariat d'État américain aux Affaires étrangères dans un communiqué relayé
par l'ambassade américaine. Selon le communiqué, l'ambassadeur va multiplier
les efforts diplomatiques pour « maintenir le processus politique sur
les rails jusqu'aux élections de décembre ».
Richard Norland, nommé
ambassadeur en 2019 en Libye exerçait déjà, d'une certaine manière, la fonction
d'envoyé spécial non officiel en multipliant les déclarations sur les
mercenaires et en se déplaçant entre Tunis, Le Caire, Ankara et Genève pour
avancer sur le dossier libyen.
Sa nomination officielle
signifie que Washington va accroître « ses
contacts avec ses alliés et partenaires ainsi que le peuple libyen » afin d'organiser les
élections en fin d'année, affirme le communiqué.
Revirement
Selon plusieurs
observateurs cette décision constitue un revirement américain sur le dossier
libyen. Durant les années Donald Trump, les responsables américains
avaient envoyé des signaux contradictoires aux deux camps rivaux : ils avaient
soutenu le gouvernement Fayez el-Sarraj et encouragé, en même temps,
l'offensive du maréchal Khalifa Haftar sur la capitale Tripoli.
Le président Joe Biden
cherche à se différencier de l'administration précédente,
notamment en ce qui concerne l'Afrique, et ambitionne plus d'efficacité
dans cette crise libyenne qui dure depuis plus de dix ans. Washington
avait laissé aux Européens le soins de gérer cette crise mais semble
aujourd'hui résolu à y intervenir d'une manière plus directe.