De vastes divergences demeurent entre USA et Iran sur le nucléaire
Des représentants américains, iraniens et européens ont indiqué jeudi que d'importantes divergences demeuraient entre Washington et Téhéran sur un retour dans l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, même si un représentant américain a dit qu'une entente sous quelques semaines était possible si l'Iran y était disposé.
"Est-il possible de voir un retour mutuel au respect (de l'accord) dans les prochaines semaines, ou une entente sur un respect mutuel ? Oui, c'est possible", a dit un haut représentant du département d'Etat américain.
S'exprimant sous couvert d'anonymat lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes, il a ajouté que "seul le temps dira" si cette hypothèse est probable. "Au bout du compte, il s'agit d'une décision politique qui doit être prise en Iran".
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a dit que Washington ne savait pas si Téhéran était disposé à prendre les décisions nécessaires pour que les deux camps reviennent dans le cadre du Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPoA en anglais) conclu à Vienne en juillet 2015.
"Le jury délibère", a-t-il déclaré dans un entretien à NBC News, selon des extraits communiqués en avance.
A Téhéran, le négociateur en chef sur le nucléaire a indiqué qu'il restait un long chemin à parcourir. "Ce qui va se produire est impossible à prévoir et un calendrier ne peut être établi", a dit Abbas Araqchi à la télévision publique iranienne.
"L'Iran essaie de faire en sorte que cela se produise le plus tôt possible, mais nous ne ferons rien dans la précipitation", a-t-il poursuivi.
Un quatrième cycle de discussions indirectes s'ouvre vendredi à Vienne entre représentants américains et iraniens, environ deux ans après que l'ancien président américain Donald Trump a dénoncé le PAGC et rétabli les sanctions américaines contre l'Iran, poussant celui-ci à s'affranchir par étapes depuis 2019 des termes de l'accord.
D'après un diplomate européen, Washington a formulé une proposition complète incluant le retrait de sanctions contre des domaines clé, comme le pétrole et le secteur bancaire, et a laissé entrevoir son ouverture concernant des sanctions liées au terrorisme et aux droits de l'homme.
Il a ajouté, sous couvert d'anonymat, que Téhéran n'avait pas exprimé de volonté de tronquer l'expertise qu'il pourrait avoir acquise avec les travaux de ses centrifugeuses de pointe, ni de détruire celles-ci.
Le diplomate européen a déclaré que, dans les rangs de l'Occident, commençait à se répandre une théorie selon laquelle la délégation de négociateurs iranienne ne disposait d'aucune latitude et le guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, pensait que Téhéran pouvait obtenir davantage de Washington et ne se pressait pas avant les élections iraniennes du 18 juin.