Bachar Al-Assad orchestre un simulacre d’élection présidentielle en Syrie
Sa réélection ne fait aucun doute et Bachar
Al-Assad file sans surprise vers un quatrième mandat consécutif à la tête de la
Syrie. Le processus a été formalisé par la Haute cour constitutionnelle, qui a
validé sa candidature, lundi 3 mai, pour un scrutin prévu le 26 mai.
Une présidentielle qui le verra l’emporter face à deux concurrents, un
ex-ministre et un membre de l’opposition tolérée par le pouvoir.
Le scrutin sera le second à être organisé
depuis le début, en 2011, d’une guerre dévastatrice déclenchée par la
répression de manifestations réclamant des réformes démocratiques. Aidé militairement
par ses alliés iranien et russe, le régime du dirigeant syrien a réussi à
reprendre aux rebelles et aux djihadistes près des deux tiers du territoire au
prix de combats qui ont fait près de 400 000 morts.
Elu
par référendum en 2000
Agé de 55 ans, Bachar Al-Assad a
accédé au pouvoir en 2000 après la mort de son père Hafez Al-Assad,
lui-même à la tête de la Syrie trois décennies durant. Il avait été élu par
référendum en 2000 et 2007. En 2014, deux candidats ont été autorisés
à concourir contre lui pour projeter, déjà, l’image d’une situation en voie de
normalisation. L’autocrate a été réélu avec plus de 88 % des voix dans ce
qui fut qualifié par ses opposants de « farce » et
de mise en scène organisée pour les médias occidentaux.
Cette année, outre M. Assad,
concourront Abdallah Salloum Abdallah, ministre d’Etat de 2016 à 2020, et
Mahmoud Mareï, membre de l’opposition dite « tolérée » à l’intérieur
du pays et longtemps décrite par l’opposition en exil comme une extension du
régime. Les candidats devaient obtenir le soutien d’au moins 35 députés, chacun
n’étant autorisé qu’à soutenir un seul candidat.
La présence de M. Mareï, qui avait
notamment participé à des négociations organisées sous l’égide des Nations
unies à Genève pour tenter de trouver une issue à la guerre, est vue par un
diplomate occidental comme « la seule concession faite par le
régime à l’extérieur. En l’occurrence à son allié russe qui, pour des questions
d’apparence, tient à un semblant de “diversité” » . L’opposition
en exil, elle, est exclue de facto, la loi électorale stipulant que les
candidats doivent avoir séjourné dans le pays en permanence au cours des dix
dernières années.