Libye: désaccord entre Tripoli et la Turquie sur la présence de forces étrangères
Les ministres turcs des
Affaires étrangères et de la Défense étaient, ce lundi 3 mai, à Tripoli pour
une nouvelle visite. Ils ont rencontré les responsables de l’exécutif libyens
par intérim. Des divergences sont apparues dans les déclarations des deux
parties au sujet des mercenaires. Les responsables de deux pays ne semblent pas
parler d'une même voix sur le sujet.
« Nous
appelons la Turquie à coopérer avec nous pour mettre fin à la présence de toutes les forces étrangères et de
mercenaires afin de préserver
notre souveraineté », a déclaré Najla Mangoush, ministre
libyenne des Affaires étrangères, lors de la conférence commune avec son
homologue turc. De son côté, ce dernier a critiqué « ces
voix qui se font entendre et qui mettent sur un pied d'égalité la présence
turque en Libye et celles des groupes illégitimes ».
Ankara avait signé un accord
militaire, en 2019, avec le gouvernement Sarraj, elle avait
envoyé ensuite des milliers de mercenaires syriens et plus d’un millier de ses
soldats et officiers en Libye. Aujourd'hui, la Turquie ne semble pas presser de
quitter ce pays et rappelle toujours sa position récurrente : la présence
de ses forces a empêché la Libye « de
sombrer dans une guerre civile ».
Le départ des mercenaires
est l'un des plus grands défis de l'exécutif de transition. Jan
Kubis l'envoyé spécial de l'ONU en Libye, insiste sur la nécessité du
départ des mercenaires à chaque rencontre avec un responsable Libyen. Depuis
l’accord de cessez-le-feu, la situation sécuritaire demeure très fragile.