Publié par CEMO Centre - Paris
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Juge et partie : Erdogan se nomme président de la Commission de surveillance des droits de l’homme Ankara : La Turquie d’aujourd’hui

lundi 03/mai/2021 - 01:58
La Reference
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Le journal officiel turc a publié aujourd’hui vendredi le plan de travail des droits de l’homme qu’avait annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan au début du mois de mars sous le slogan : « individu libre, société forte, Turquie plus démocratique ». 

Et le plus étrange, c’est que le président turc s’est nommé président de la Commission de gestion, de surveillance et d’évaluation de ce qu’il appelle « plan de travail des droits de l’homme », qui est chargé de surveiller l’application du plan de travail de façon efficace et transparente, outre le suivi et la coordination des activités des ministères et institutions publiques, ce qui a fâché tous ceux qui pensent que le pouvoir turc veut être à la foi partie et juge.

Le président turc avait annoncé ce qu’il considérait comme le plan de travail des droits de l’homme devant être appliqué pour une période de deux ans : il s’agit d’un document comprenant 9 axes, 50 objectifs et 393 activités, outre la création d’une commission de surveillance des droits de l’homme dans les établissements pénitentiaires, quelques semaines après le scandale des fouilles à nu dans les prisons turques, niées par le régime turc.

Erdogan a affirmé : « Nous oeuvrons à étendre les bureaux privés d’enquêtes pour enquêter efficacement sur les crimes de violence contre la femme partout dans le pays. Et nous poursuivrons la lutte avec toutes les tranches de la société, jusqu’au jour où aucune femme ne sera victime de violence ».

Ces déclarations d’Erdogan interviennent au moment où la violence contre la femme est devenue un fait courant en Turquie. C’est ainsi que l’organisation KCDP opposée au meurtre des femmes a annoncé la mort de 29 femmes en Turquie suite à des violences conjugales, ainsi que 10 autres dans des circonstances obscures en novembre dernier. Quant au régime turc, il a décidé de se retirer de l’accord du Conseil de l’Europe interdisant la violence contre la femme et la violence conjugale, ratifié par le Conseil de l’Europe (convention d’Istanbul signée le 11 mai 2011).

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