Publié par CEMO Centre - Paris
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En Iran, selon le ministre des affaires étrangères, l’armée a causé des dommages diplomatiques

mardi 27/avril/2021 - 03:15
La Reference
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A quelques semaines de l’élection présidentielle iranienne, la lutte interne au sein des factions politiques a atteint un nouveau sommet. Dimanche 25 avril, un entretien de trois heures entre un journaliste iranien et le ministre des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a fuité dans des médias étrangers en langue iranienne. Dans cet enregistrement, le chef de la diplomatie ose briser des lignes rouges, s’en prenant notamment à l’un des grands alliés de Téhéran, Moscou, ainsi qu’aux gardiens de la révolution, l’armée idéologique du pays.

A plusieurs reprises, M. Zarif critique la Force Al-Qods, la branche des gardiens chargée des opérations extraterritoriales, accusant son ex-commandant Ghassem Soleimani d’avoir nui aux efforts politiques de son ministère, notamment pendant et après la signature en 2015 de l’accord sur le dossier nucléaire de Téhéran avec les puissances mondiales. Ses propos ont d’ores et déjà soulevé un tollé dans le camp conservateur, qui demande son départ du gouvernement et même son arrestation.

 « Je peux dire, avec audace, que j’ai aidé le champ militaire en utilisant la diplomatie plus que le champ militaire a servi la diplomatie », affirme M. Zarif dans cet entretien. Enregistré le 24 février dans le cadre d’un programme de l’« histoire orale » documentant les expériences des responsables de l’administration du président Hassan Rohani, cet entretien n’avait pas vocation à être diffusé rapidement au public. L’origine de cette fuite ainsi que ses motifs restent pour l’heure incertains.

Dans un autre passage de cet entretien, M. Zarif explique que Ghassem Soleimani, tué lors d’une frappe de drone américain en Irak en janvier 2020 et qui fait désormais figure de martyr à Téhéran, lui dictait ce qu’il devait faire dans ses négociations avec des autorités étrangères. « Presque à chaque fois que je devais négocier des pourparlers, Martyr Soleimani exigeait : “Je veux que vous obteniez cet avantage, ce point” », a expliqué M. Zarif.


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