Des généraux dans la lutte pour la présidence: l’Iran déchiré entre militaires et conservateurs
Avec l’approche des élections présidentielles en Iran, prévues le 18 juin, les généraux proches du Guide Ali Khamenei se sont lancés dans la course à la présidence, sachant que c’est l’aile conservatrice proche du Guide qui contrôle le Conseil de protection de la constitution, seule instance habilitée à choisir les candidats.
De son côté, le président Hassan Rouhani a mis en garde les généraux contre le fait de poser leur candidature aux élections présidentielles, affirmant que la mission de l’armée était de protéger la souveraineté de la nation et le gouvernement élu.
Nombre d’ex-militaires ont annoncé leur volonté de participer aux élections, ce qui suscite les craintes du courant réformiste auquel appartient Rouhani que le pays soit dirigé par un gouvernement militaire.
Les prévisions indiquent l’existence de trois candidats potentiels pour succéder à Hassan Rouhani : le général Hussein Dahqan, ex-commandant des forces aériennes au sein des Gardiens de la révolution iranienne, et ministre de la Défense dans le premier gouvernement de Rouhani: c'est un conservateur proche du Guide et
inscrit sur la liste des sanctions américaines; le général Saïd Mohammad, ex-chef du groupe de la Construction et de l’ingénierie dépendant des Gardiens de la revolution; quant au troisième candidat, Ali Mazhari, il est aux antipodes des deux précédents, c’est un ex-député au Parlement et le président du parti de la Nation, et est connu pour son opposition au Guide. Il jouit d’une popularité parmi les jeunes, et sa candidature au Parlement en février 2020 a été refusée, mais des informations indiquent l’existence de pressions de sa part pour convaincre le Conseil de l’autoriser à poser sa candidature.
