Publié par CEMO Centre - Paris
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La Libye libère un homme suspecté d’être l’un des pires trafiquants d’êtres humains

jeudi 15/avril/2021 - 12:08
La Reference
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En octobre 2020, Tripoli se félicitait de l’arrestation de l’un des trafiquants d’êtres humains les plus recherchés du monde. Six mois plus tard, l’homme a été libéré par les autorités libyennes. Si les soupçons qui pèsent sur cet homme sont lourds, sa libération a été acclamée dans les rues, le 11 avril.

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“Nous sommes dimanche, et Abd Al-Rahman Milad est revenu triomphalement par les routes de Zawyah, embrassé par tout le monde, entouré d’automobiles qui le célèbrent, au milieu des danses et des prières à Allah”, raconte le quotidien italien Avvenire.

Le 11 avril, à sa sortie de prison, Abd Al-Rahman Milad, dit “Bija”, a connu son heure de gloire. Les soupçons qui pèsent contre cet homme sont pourtant lourds. Ce garde-côtes est accusé d’être la tête pensante d’un vaste trafic d’êtres humains. Posté au départ de la ville côtière de Zawiya, à l’ouest de Tripoli, il a été accusé d’avoir orchestré la capture en pleine mer de centaines de migrants qui entreprenaient la traversée vers l’Europe.

Emprisonné en Libye en octobre 2020, l’homme est désormais libre, “faute de preuves”. Il a même été promu au grade de garde-côtes en chef peu avant sa sortie de prison. Quant aux preuves manquantes qui ont justifié sa libération, celles-ci “se trouvent au fond de la Méditerranée”, clame Vincent Cochetel, envoyé spécial du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Connu pour avoir ouvert le feu sur des bateaux humanitaires, Bija est accusé d’avoir provoqué la noyade de dizaine de personnes.

Compromission et protection

La libération hâtive de cet homme est à l’image du traitement très particulier de l’affaire par Tripoli. Cette dernière s’est vu reprocher à plusieurs reprises sa négligence. Accusé dès 2018 de crimes contre l’humanité par le Conseil de sécurité de l’ONU, l’homme a continué ses activités pendant plus de deux ans sans être inquiété.

Pour La Repubblica, son arrestation semble résulter plus de la pression de journalistes italiens que d’une réelle volonté politique libyenne. “Après plusieurs enquêtes journalistiques qui ont révélé son rôle dans le trafic de migrants, Milad était plongé dans la tourmente”, écrit le journal. Ainsi, les six mois de prison qu’il vient d’effectuer apparaissent comme un “arrangement” plutôt que comme une véritable arrestation, résume le journal Avvenire.

La complaisance du gouvernement libyen semble venir notamment de la protection que le malfrat offre à la raffinerie de Zawiya, qui appartient à la compagnie pétrolière étatique. Un lieu hautement stratégique alors que l’économie du pays est largement dépendante de ses ressources pétrolières, et Bija l’a bien compris.

            
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