Le retrait américain de Somalie: une décision sans conséquence, mais à un mauvais moment
Ahmad Adel
Alors que la Somalie souffre actuellement d’une recrudescence du terrorisme des Chébabs, qui contrôlent la plupart des régions du sud, Mogadiscio a subi un nouveau choc par la décision du président américain de retirer les forces américaines de ce pays, comme il l’avait promis aux élections de 2016.
Par ailleurs, le site Bloomberg a indiquéque le nombre de soldats américains en Somalie est compris entre 650 et 800, dont les forces spéciales qui fournissent un entraînement à l’armée somalienne.
De son côté, le président somalien Farmaajo a exprimé sa reconnaissance vis-à-vis des Américains et son souhait que les forces américaines restent jusqu’à ce que leur mission soit accomplie à 100%.
Des experts sécuritaires et militaires de Somalie considèrent cependant que le retrait américain n’aura pas d’impact sur les efforts de paix dans le pays. En effet, le nombre des soldats américains est faible par rapport aux forces de maintien de la paix de l’Union africaine. Ensuite, la période de leur présence est limitée ainsi que leurs missions. Et enfin, elles laissent des milliers de soldats somaliens qu’elles ont entraînés à la mission de maintien de la paix. Outre la poursuite des raids aériens des forces de l’Africom contre les bases militaires des Chébabs et de Daech au Puntland et au centre et sud du pays.
Cependant, à l’approche des élections présidentielles et législatives, ce retrait pourrait nuire à la sécurité nécessaire pour cette occasion, les forces somaliennes n’ayant pas la capacité d’assumer les missions de sécurité exigées par ces élections.
Qui plus est, la décision de retrait américaine de Somalie contredit des rapports américains affirmant que l’armée somalienne n’est pas capable de faire face au mouvement terroriste des Chébabs.
En effet, en juin dernier, le ministère américain des Affaires étrangères a annoncé dans un rapport sur le terrorisme en 2019 que l’armée somalienne était encore incapable de chasser le mouvement des Chébabs de ses positions, ce qui lui a permis de renforcer son contrôle sur de vastes parties du pays.