Publié par CEMO Centre - Paris
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"Ils sont en train de brûler Paris !" Lettre à mes amis français

dimanche 02/décembre/2018 - 09:09
La Reference
Dr Abdelrahim Ali
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Par Abdelrahim Ali

 

 

Pour la troisième semaine de suite, les « gilets jaunes » sont descendus dans les rues de Paris, pour protester contre la décision du Président Macron d’augmenter les prix des carburants. Ce samedi a été différent des deux précédents. Malgré une mobilisation moindre, et en dépit d’un dispositif sécuritaire amélioré, les affrontements ont été féroces et la volonté de certains manifestants d’incendier, de saccager et d’en découdre par la force a été ostentatoire. 

 

Ils ont brûlé des arbres et des édifices, des biens publiques et privés, se sont pris aux métros, aux voitures, aux magasins, ou cafés. Et au final à tout ce qui fait l’identité de Paris et son charme.

 

La gestion de cet événement par le Président Macron a manqué de clairvoyance. Elle a été, dès le début, dépourvue de l’expérience politique indispensable pour faire face à des événements de cette ampleur. 

 

Le Président Macron s’est contenté d’apparaître à la télévision pour dire aux manifestants: je vous ai entendu ! Ce qui rappela aux Français la célèbre formule du Fondateur de la Cinquième République, le général De Gaulle, face aux révolutionnaires algériens.

 

Or, en dépit de cette célèbre formule, le vieux général a usé de tous les moyens pour réprimer les révoltés algériens, avant de se résigner à accepter que la seule issue pour la France est d’accepter l’indépendance algérienne. 

 

Raison pour laquelle la formule empruntée par Macron à De Gaulle n’a pas dissuadé les manifestants de prendre leurs dispositions en prévision d’un dispositif sécuritaire renforcé.

 

Après avoir vécu les événements des dernières semaines, et vu de mes yeux les saccages qu’il y a eu, je voudrai dire à tous mes amis français: protégez votre pays. Car, à défaut, vous-vous mordrez les doigts de regret, comme ce fut notre cas en Égypte, pour ne pas avoir su protéger votre pays et défendre son autorité et son rang parmi les nations. 

 

Je vous écris car je suis l’un des amoureux de votre pays. Je le fais aussi en partant de l’expérience vécue dans mon pays, l’Egypte, quand nous avions pris part aux premiers jours de la révolte de janvier 2011, pensant qu’elle allait nous apporter le pain, la liberté, l’égalité sociale et la dignité humaine. 

 

Mais quelques mois à peine après cette révolte, nous-nous sommes retrouvés face à une « bataille des urnes » visant à amender la constitution pour la rendre compatible avec les visions salafistes extrémistes qui voulaient faire de notre pays à la civilisation millénaire un émirat islamiste radical. 

 

Nous-nous sommes retrouvés face au « vendredi de Kandahar » durant lequel les manifestants pro al-Qaida ont brandi leurs drapeaux noirs sur les places du Caire, annonçant une nouvelle ère d’arrièrisme et d’obscurantisme.

 

Jamais nous n’avions imaginé, lorsque, brandissant le drapeau national, nous sommes descendus à la place Tahrir, le 25 janvier 2011, accompagnés de nos femmes et de nos enfants, qu’à peine un an plus tard, un terroriste appartenant au Frères musulmans allait prêter serment, sur cette même place, en tant que Président de l’Egypte. 

 

Même dans le pire de nos cauchemars, nous ne pouvions envisager un destin aussi cruel pour notre glorieuse révolte. Nous sommes descendus dans rue, le 25 janvier 2011, alors que le dollar s’échangeait à 6 livres égyptiennes. Nous sommes rentrés chez nous avec un dollar à 18 livres. Nous sommes sortis revendiquer l’amélioration de la situation économique et c’est toute l’économie qui s’est effondrée. Nous sommes sortis pour exiger la liberté et nous-nous sommes retrouvés sous le joug de groupes extrémistes qui ne connaissent que la contrainte comme mode de pensée et l’exclusion comme type de comportement envers l’Autre. 

 

Aujourd’hui, se répète sous mes yeux, sur l’avenue des Champs-Elysée, le même spectacle que j’ai vu au Caire, sur l’avenue Mohamed Mahmoud, au siège du gouvernement, sur la place Tahrir et au palais présidentiel d’Al-Abassiya.

 

Nous avons amèrement regretté de n’avoir pas su protéger notre pays. Nous avons beaucoup souffert pour la soustraire aux griffes des obscurantistes. Et nous creusons aujourd’hui dans la roche pour la bâtir à nouveau.

 

Je crains pour vous, chers amis français, une épreuve semblable à la nôtre. Je redoute que les plans qui ont échoué chez nous ne réussissent chez vous. Car ce que j’ai vu ce samedi de la part de certains « gilets jaunes » ne reflète aucun civisme ni aucun esprit de civilisation. J’ai vu des citoyens qui n’ont plus aucune appartenance aux valeurs civilisationnelles occidentales. J’ai vu Troie brûler et sa civilisation saccagée. Et il m’a semblé voir des « gilets jaunes » sortir du gigantesque cheval en bois, pour ouvrir les portes de la citadelle aux envahisseurs.

 

Il y a sans doute de grandes et importantes motivations humanistes, sociales, économiques et politiques chez beaucoup de ceux qui ont revêtu les « gilets Jaunes » pour revendiquer l’abrogation de la taxe sur les carburants ou pour s’opposer à la politique macronienne qui soutient les riches au détriment des pauvres.  

 

Mais ce que fait un certain nombre de ceux qui portent les mêmes gilets n’a rien à voir avec de telles revendications. Il s’agit de casseurs, dans tous les sens du mot, qui veulent brûler Paris et avec elle la France éternelle et peut-être même l’Europe toute entière, pour le compte de forces obscures que le gouvernement français se doit d’identifier et de démasquer au plus vite. 

 

il faut que le Président Macron fasse preuve d’avant-gardisme et prenne de courageuses décisions de nature à couper l’herbe sous les pieds des casseurs qui s’introduisent au milieu des laissés pour compte français qui ne trouvent pas de travail ou s’ils le trouvent n’arrivent plus à vivre dignement du fruit de leur labeur.

 

Ce que visent les « gilets jaunes », et surtout les forces obscures qui se drapent derrière ce mouvement, ne doit pas être pris à la légère. Brûler la France toute entière, en l’espace de quelques semaines, est désormais leur objectif. La sauver est le devoir de tous les patriotes et les honorables citoyens. Et ce avant qu’il ne soit trop tard…

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